olivier finck Posted July 24, 2016 Report Posted July 24, 2016 Bonjour, De petites vacances au bord de l'océan à faire des tas de sable et à faire semblant d'essayer de faire du surf...mais la curiosité vélivole guette toujours..en levant la tête, je vois de beaux cumulus au dessus de l'eau et au large.Des beaux, comme dans les livres.. Questions:- qu'est ce qui génère ces beaux nuages ?- et bien sûr, est ce que ça monte dessous ?- yen a qui ont essayé ? (et qui en sont revenus ?) ce post pourrait être déplacé en rubrique météo mais bon... merci pour vos retours éclairés, OLivier Quote
Robert Ehrlich Posted July 25, 2016 Report Posted July 25, 2016 (edited) Ce sujet a déjà été évoqué il y a si longtemps dans ce forum que la recherche par mots ne le trouve pas.Ces beaux nuages ne peuvent guère être produits que comme ceux qu'on voit sur terre, par une ascendance qui amène l'air qui monte, qui donc se détend (équilibre en pression avec l'air environnant) et par conséquent se refroidit, à une température suffisamment basse pour que la vapeur d'eau contenue dans cet air se condense.L'idée que ça ne puisse pas se produire en mer est basée sur un erreur (du moins c'était le cas dans le précédent sujet sur la question) selon laquelle les ascendances seraient dues aux différences d'échauffement du sol et non juste à cet échauffement. Sur mer d'une part il n'y a pas ces différences, d'autre part l'échauffement est très faible. La raison de la première chose est que l'eau est homogène (partout la même, donc pas de cause de différence) et bonne conductrice de la chaleur (s'il y avait une différence elle disparaitrait très vite par propagation de la chaleur du chaud vers le froid). La raison de la deuxième chose est que l'eau est un des corps (peut-être même LE corps) qui demande le plus d'énergie pour s'échauffer.C'est pourquoi les cumulus sont rares sur mer dans nos régions. En général quand on en voit, soit ils se sont formés sur terre et ont été emportés par le vent, soit ils se forment dans un masse d'air froide venue d'ailleurs (advection) qui arrive sur de l'eau relativement chaude.En d'autres lieux ce phénomène peut être beaucoup plus fréquent, voire même systématique : dans les récits de tous les navigateurs fréquentant la zone des vents alizés on trouve des descriptions de cumulus s'étendant sur tout le ciel des jours durant. Pendant un de mes voyages en Equateur, l'avion qui m'y emmenait a survolé une telle zone. Pour répondre à une question que je me suis posée (altitude du sommet des nuages) j'ai attrapé un sac à vomir dans le dossier du siège devant moi, je l'ai plaqué avec un bord vertical sur le hublot et au crayon j'ai fait trois marques : une là ou horizon semblait toucher le bord de mon sac, l'autre là où l'ombre d'un cumulus sur l'eau faisait de même et la troisième de la même façon pour le sommet de ce même cumulus. Sachant que l'altitude de vol es de 10000 m environ, en mesurant les distances entre mes marques, une simple règle de trois me donnait l'altitude en question, je crois me souvenir que c'était à peu près 1000 m. Là dessous l'air monte, c'est indéniable. Suffisamment pour faire monter un planeur, là est la question. Je pense que la réponse est le plus souvent non. Il n'y a pas besoin d'une ascendance très puissante pour former un cumulus, tout ce qu'il faut c'est de l'humidité (en mer on en a tant qu'on veut) et de l'air qui monte, vite ou pas (suffisamment vite tout de même pour que durant cette montée les échanges thermiques avec l'air environnant restent négligeables). Tout ceux qui ont tenté les cumulus près du bord de mer ont vite été déçus, j'en suis et j'ai failli me vacher. Toutefois ça ne veut pas dire que c'est toujours ainsi. La convection sur mer peut atteindre des proportions gigantesques, voire catastrophiques : ce sont les cyclones tropicaux. Il est logique de penser qu'il doit exister un intermédiaire. Reste à convaincre la Marine Nationale de mettre un porte-avions à disposition d'un vélivole tenté par cette recherche comme aérodrome mobile en local duquel il pourrait toujours rester. Edited July 25, 2016 by Robert Ehrlich Quote
Bre901 Posted July 25, 2016 Report Posted July 25, 2016 (edited) Il y a, dans un des beaux livres sur le vol à voile, (peut-être la course en planeur de H. Reichmann - il est dans un carton, je ne peux vérifier) le récit d'une traversée de la Manche en planeur (années 50 de mémoire) où le pilote qui s'est laissé dériver au dessus de l'eau, a trouvé des ascendances sous cumulus qui lui ont permis de rejoindre le continent vent dans le dos (pas en finesse). Il y a sur ce forum quelque(s) spécialiste(s) du littoral breton qui ont viré Belle-Ile, entre autres Robert, j'ai retrouvé le fil que tu cherchais. Le moteur de recherche me renvoyant beaucoup trop de résultats non pertinents pour Belle-Ile, j'ai essayé Morbihan http://www.volavoile.net/index.php?showtopic=760 Edit : l'histoire de la traversée de la Manche est dans le même fil http://www.volavoile.net/index.php?showtopic=760&page=2&do=findComment&comment=4755 Edited July 25, 2016 by Bre901 Quote Mon site d'utilitaires : https://condorutill.fr/index_fr.phpA partir de ce jour j´n´ai plus baissé les yeux / J´ai consacré mon temps à contempler les cieux / A regarder passer les nues[...] / A faire les yeux doux aux moindres cumulus... Georges Brassens (L'orage)
Denis F Posted July 25, 2016 Report Posted July 25, 2016 Il y a, dans un des beaux livres sur le vol à voile, (peut-être la course en planeur de H. Reichmann - il est dans un carton, je ne peux vérifier) le récit d'une traversée de la Manche en planeur (années 50 de mémoire) où le pilote qui s'est laissé dériver au dessus de l'eau, a trouvé des ascendances sous cumulus qui lui ont permis de rejoindre le continent vent dans le dos (pas en finesse). Il s'agit de Philipp Wills et son récit, comme beaucoup d'autres tout aussi intéressants, sont dans le livre 10 ans de vol à voile 1950~1960 de Claude Visse et Jean-Louis Saquet C'est pourquoi les cumulus sont rares sur mer dans nos régions. Bien au contraire. Ils sont assez systématiques par temps de traîne, mais ils sont visibles surtout de nuit, le jour la subsidence due à la brise de mer les fait disparaître près des côtes, ils ne subsistent qu'au large. Quote
olivier finck Posted July 25, 2016 Author Report Posted July 25, 2016 merci pour les infos, c'est instructifEtant de Grenoble, ça va être difficile d'essayer. Je vais pour le moment me contenter du cumulus classicus au dessus de la terre ferme ! Quote
Mike Bravo Posted July 25, 2016 Report Posted July 25, 2016 (edited) C'est comme au Mont St Michel, on peut y trouver des cumulus, parfois même jolis. Mais surtout mieux vaut ne pas trop compter dessus pour garder les pieds hors de l'eau ! Edited July 25, 2016 by Mike Bravo Quote
Stéphane Posted July 25, 2016 Report Posted July 25, 2016 Pour moi, le plus beau vol thermique en mer reste la traversée du Cattégat, entre Frederikshavn et Kungsbacke, par Aage Dyhr Thomsen sur un Olympia-Meise le 3 juin 1956. Il était parti de Herning au treuil, avait atteint la côte danoise vers 800 m, était monté à 1 200 m avant d'attaquer les 81 km (au point le plus étroit) de traversée maritime. Il avait calculé que le vent arrière, de l'ordre de 50 km/h, lui assurait une finesse/mer de 44 environ à 70 km/h de vitesse/air. Pas question de faire demi-tour, évidemment, avec ce vent. Pas de parachute ni d'équipement de survie. Trafic maritime concentré sur les quelques chenaux utilisables, donc peu de chances d'être repêché en cas d'amerrissage... Son point le plus bas sur la mer a été de 700 m. Il est remonté ensuite à 1000 sous une rangée de cumulus, puis à 1100 m sous une suivante, avent de continuer en vol de nuage (PSV). La traversée lui a pris deux heures. Source: Erik Berg, Stories by great glider pilots all over the world (vol. 1), Airborne Publishing, Slagelse, Denmark, 1993. Quote Stéphane Vander Veken
olivier finck Posted July 25, 2016 Author Report Posted July 25, 2016 ah, donc, on peut monter au dessus de l'eau ! Aprés tout, Jésus a bien marché sur l'eau... ça laisse de l'espoir pour quand on pourra plus rien survoler ! Quote
Monsieur bobote Posted July 26, 2016 Report Posted July 26, 2016 (edited) la convection en mer existe (le fameux FIT ou pot au noir), sans parler des "grains" ou lignes de grains cunimbs ou congestus suffisament puissant pour "coucher " un gros voilier st malo vieille ville, le mont st michel en direct, guernesey AR ou groix , Belle Ile, Ile de ré, Jersey outre les brises de terre brise de mer, il y a de la convection en mer reste à savoir d'ou elle vient en tout cas l'expèrience vélivole est utile en régate! Edited July 26, 2016 by Monsieur bobote Quote Horizon pas net reste à la buvette (marin Breton)
Denis F Posted July 26, 2016 Report Posted July 26, 2016 en tout cas l'expérience vélivole est utile en régate! ça reste plus facile d'aller voir en planeur au-dessus de l'eau qu'en voilier dans les terres ;-) Quote
carl Posted July 26, 2016 Report Posted July 26, 2016 Effectivement je me suis posé ce genre de question souvent, depuis mes missions à l'étranger ou dans les régions tropicales. D'après nos connaissances basiques, c'est entre les tropiques que l'évaporation est la plus forte et c'est là que l'on peut observer de très beaux cumulus en pleine mer. Mais forte évaporation et condensation veulent ils dire "ascendance exploitable?".Plus proche des côtes, on peut observer certains phénomènes que des vélivoles ou libéristes peuvent exploiter: sur l'île de la Réunion, les vents d'Est dominants se séparent de part et d'autre de l'île et se rejoignent derrière. L'angle de cette confluence sous le vent dépend donc du vent météo, son efficacité de l'instabilité de l'air. Par moment, ça fait de magnifiques congestus assez loin en mer (environ 20-25km), jusqu'à produire des trombes par forte instabilité.En Nouvelle-Calédonie, j'ai pu tester un genre de "confluence- convergence... je ne sais quoi" à une dizaine de km en mer juste en face de la jolie plateforme de vol à voile de la "Ouenghi", et en continuant en direction de la Foa. La particularité est la présence de la barrière de corail tout autour de la Grande Terre avec des fonds marins allant de 20 à 50m de fond à l'intérieur, et plusieurs centaines de mètres à l'extérieur. Les plongeurs peuvent sentir les différences importantes de t° des eaux. Même si l'eau a une forte inertie t°, avec un apport solaire bien supérieur à la moyenne dans les tropiques et des dispositions topologiques particulières, il y a des différences. Cependant, est-ce suffisant pour prouver que c'est bien la cause de cette ligne ascendante, cette dernière n'étant pas non plus super active et pas toujours présente?Peut-être qu'un pilote de la Ouenghi expérimenté pourrait nous éclairer, un scientifique... Quote
Michel Klich Posted July 26, 2016 Report Posted July 26, 2016 (edited) la question a déjà été débattuehttp://www.volavoile.net/index.php?showtopic=5155 Oh que le temps passe vite .. Je suis toujours d'accord avec l(m)es réponses Edited July 26, 2016 by Michel Klich Quote site web ; Facebook ;
Denis F Posted July 27, 2016 Report Posted July 27, 2016 (edited) le 1er avril dernier : belle rue de nuages Brest-Santander... non ce n'est pas un poisson... reste plus qu'à l'essayer ;-) Edited July 27, 2016 by Denis F Quote
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