Je garde un excellent souvenir d'un vol en ASW-24 encore sans winglets au CFHN il y a quelques années. Pour moi qui sui plutôt enveloppé et avec des bras courts, c'est le seul planeur dans lequel je touchais le tableau de bord sans me déboîter l'épaule, ou pire, détendre un brin de mon harnais. Sachant que ce planeur avait été optimisé pour les grandes vitesses plutôt que pour le petit temps, je n'ai jamais cherché à voler très lentement, et j'ai énormément apprécié ses qualités de vol. Le peu d'efficacité des ailerons au décollage ne m'a pas gêné, avec 235CV au bout de la corde et une bonne brise, on n'a pas le temps de mettre une aile parterre... En ce qui concerne les performances en montée, lors de plusieurs vols avec mon ami Bernard Allemand, mon Ventus b à winglets Mazak ne me permettait pas de garder le contact dans les thermiques, et je me prenais chaque fois une valise... Le "planeur qui tue" (j'ai volé avec un Ventus b 15m winglets pendant 11 ans) ne m'a jamais fait de frayeur, car je n'étais pas centré arrière et il devenait assez vite désagréable aux basses vitesses pour m'inciter à accélérer un peu. En revanche, lors de mon premier vol en LS-6 15 mètres, en spiralant bien incliné à 80-85 km/h et bien loin du sol (je ne suis pas casse-cou), et alors que la machine était encore parfaitement maniable et agréable, je me suis retrouvé en départ de vrille après une petite turbulence... Le plus important à mon avis est de trouver un planeur dont les qualités et ls défauts correspondent à la personnalité de son pilote. Comme je ne suis pas très bon en thermique, j'ai trouvé la bête qui monte toute seule (Ventus 2c 18m), et je suis le plus heureux des pilotes. Jean-Pierre