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JNV

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Tout ce qui a été posté par JNV

  1. JNV

    Arceau Bleu?

    L'image n'apparaissant pas par moments, voici le lien direct: http://img12.exs.cx/img12/8771/graham5mq.jpg Ce n'est pas vraiment le but de ce dispositif qui m'intéresse (quoique!), car j'ai bien imaginé moi aussi toutes les raisons, loufoques ou sérieuses, mais sur quel planeur cela fut monté. La fixation centrale du harnais arrière et le cadre apparemment en bois sont assez caractéristiques (et datés "années 70s" )... L'aile semble assez basse mais on ne voit pas s'il y a des volets ou si c'est une ombre...
  2. JNV

    Arceau Bleu?

    Bonjour, Quelqu'un peut-il me dire ce que c'est que cet arceau bleu, autour du fuselage? http://img12.exs.cx/img12/8771/graham5mq.jpg Merci d'avance,
  3. JNV

    Liste Des Clubs Avec Treuil

    Ca dépend du prix? (j'ai déjà une bière canadienne virtuelle... :!!: ) Meuh non, pas de problème (Excel). Mais pas avant ce soir, il est chez moi.
  4. JNV

    Vol à Voile Itinérant

    Par exemple, nous avons eu la visite du TI-Baladeur lors du Championnat Régional Rhône-Alpes 2004 A ton prochain passage, Alain :!!:
  5. JNV

    Liste Des Clubs Avec Treuil

    L'une n'aurait pas empêché l'autre! En tous cas, après vérification dans le Bilan d'Activité de la FFVV 2004, ce sont bien les chiffres qui y sont inscrits. Pascal?
  6. JNV

    Liste Des Clubs Avec Treuil

    Oh, une erreur de saisie est fort probable! Pour la bière, c'est sympa mais, avec le déplacement, ça fait cher le cadeau... :!!: J'espère que c'est au moins une brassée chez Charlebois!
  7. JNV

    Otto Lilienthal

    Merci Jutta pour le clin d'oeil. Avant d'indiquer le site du musée Lilienthal, j'avais aussi regardé celui de la Wasserkuppe mais ils ne semblent pas en parler. Ce qui me fait douter du fait que ce dont nous nous rappelons +/- soit vraiment un film est la date d'invention du cinéma, quasi simultanée à la mort de Lilienthal... :!!:
  8. JNV

    Otto Lilienthal

    Sur le site du Musée Lilienthal la prise des photos est bien explicitée. On n'y parle pas de film, si ce n'est celui fait par animation de photos de cigogne. Mais le "film" dont tu parles me dit quelque chose: 1) est-ce une animation conçue avec le même procédé? 2) est-ce une reconstitution, bien plus tard? 3) est-ce un des disciples de Lilienthal, plus tard également?
  9. JNV

    Vol à Voile Itinérant

    Petit ajout pour les "anecdotes" de Pierre: Certains illustres vélivoles participèrent à ces Transalpines C'est comme cela que fut ramenée la photo qui illustra l'édition française du livre de Jochen von Kalkreuth http://www.planeur.net/shop/ftbr/alpes.jpg suite à un concours proposé par l'éditeur... :rolleyes: (onde au-dessus du Mt Blanc avec décollage d'Aoste lors d'une de ces Transalpines)
  10. JNV

    Vol à Voile Itinérant

    Voir http://www.volavoile.net/index.php?showtopic=2414 Jadis nous organisions à Challes des "Transalpines" vers la Suisse, l'Autriche et l'Italie. La première fut organisée en version "light", avec une remorque pour plusieurs monoplaces. Résultat: au retour par le Jura suisse, les planeurs ont été bloqués plusieurs jours par un front froid, et il a fallu organiser plusieurs aller-et-retour routiers pour ramener tout le monde au bercail. Moralité, l'édition suivante il y avait une remorque par planeur... :rolleyes: En DG500M ?Ca fait plutôt balade motorisée... :rolleyes:
  11. JNV

    Liste Des Clubs Avec Treuil

    Revenons donc au sujet initial, voici le classement FFVV 2004 (en fonction du total général de l'activité) des clubs pratiquant plus ou moins le treuil: http://img57.exs.cx/img57/9770/bilanffvv2004treuilles0fn.png En espérant ne pas avoir fait trop de fautes de saisie... Ouf ! :rolleyes:
  12. C'est toujours une mauvaise date pour des accords aussi sérieux. Lors de la réforme des espaces aérien en classes, il y avaient fait gaffe et avait donné comme date de modification le 2 avril...
  13. JNV

    Liste Des Clubs Avec Treuil

    J'en avais l'intention la semaine dernière, mais je n'ai pas encore réussi à mettre la main sur le bilan écrit de l'activité fédérale 2004 qui a du être ramené par les responsables de mon club. Un peu de patience (version locale vu le temps de ce week-end: Wet Annecy! ) A moins qu'un autre ne s'y colle...
  14. JNV

    Ask21 Mi

    ... qui volent bas et sur le dos!
  15. JNV

    Bon Anniv

    Et moins de mobylettes qui traversent les pistes... Bon anniversaire Thierry Et à Madame...
  16. Neuf ou pas neuf? http://www.segelflug.de/classifieds/upload/21257.jpg Blanik L-13M 13.000 euros... Voir http://www.segelflug.de/cgi-bin/classified...results_format=
  17. JNV

    Francis Bergèse

    Dans le magazine "Spirou" de cette semaine, petite interview de Francis Bergèse à l'occasion du début de la publication de l'épisode "Mystère en Antarctique" de Buck Danny. Quand on lui demande comment tout a commencé, il rappelle qu'il était pilote de planeur à la base. Sympa!
  18. JNV

    Silene

    Là, il n'est pas mal, sur le site de l'Essex & Suffolk Gliding Club (11ème photo en descendant)
  19. JNV

    Silene

    M'semblais bien avoir déjà dressé la liste des http://www.volavoile.net/index.php?showtopic=2123 Heureusement, y'en avait moins que de Bijaves...
  20. JNV

    Silene

    Peut-être vendus à l'étranger? Est-ce possible? Ils n'apparaissent pas dans la liste des civils, comme c'est souvent le cas: F-CFEA ISSOIRE E.78 SILENE 4 F-CFEA F-CFEB ISSOIRE E.78B SILENE 5 F-CFEB, F-CFEC ISSOIRE E.78 SILENE 6 F-CFEC,OO-ZFO (y'en a un en Belgique? ) F-CFED ISSOIRE E.78 SILENE 9 F-CFED F-CFER ISSOIRE E.78B SILENE 10 F-CFER F-CCDI CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 208 I-SERI,F-CCDI F-CEUA CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 235 F-CEUA, F-CEUB CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 236 F-CEUB, F-CEUC CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 237 F-CEUC, F-CEUD CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 238 F-CEUD,D-6600, F-CEUE CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 240 F-CEUE, F-CEUF CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 241 F-CEUF, F-CEUG CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 243 F-CEUG, F-CEUH CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 244 F-CEUH F-CGPV CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 202 I-CCPV,F-CGPV,3A-MPV F-CHHF CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 218 HB-1180,F-CHHF F-CHPV CAPRONI VIZZOLA A.21S CALIF 246 D-6616,F-CHPV (mais on avait déjà du donner la liste des Califs) (et désolé Yvan de juxtaposer les deux) Pour Etienne, comme nous avons eu un Calif cartrico-présidentiel chez nous pendant des années, c'est une horreur à ranger dans un hangar. Quand on lui trouve une place et qu'on s'y tient, ça va. Si un soir on veut le ranger ailleurs, c'est pas toujours gagné. Et problème du Calif, vu dans un autre club rhône-alpin, la tôle froissée (cheval de bois), c'est apparemment plus dur à réparer (changer) que la fibre... Sans compter la place à l'intérieur. Je me souviens du lâché machine d'un grand instructeur (1,93m) par un grand chef-pilote (1,88m), celui en place gauche avec la tête penchée à droite pour que ça rentre et celui en place droite avec la tête penchée à gauche... C'était touchant (au milieu)
  21. JNV

    Apt- Plateau D'albion

    Salut Bruno, Tu peux lire un petit témoignage : Et sur http://membres.lycos.fr/airmil/bases.htm J'espère que les vélivoles de l'AA qui y ont volé pourront t'apporter des précisions.
  22. JNV

    Imat Suisse

    Salut Michel, C'est pas bien de se moquer de son fond de commerce... Sérieusement, je ne sais plus si tu étais déjà là quand il y avait encore des Ka7, mais tu peux peut-être trouver quelqu'un qui sache répondre à cette question?
  23. En bas du classement Vuillemot 2004 Y'a même les K13 à St Crépin...
  24. JNV

    Imat Suisse

    Le club d'Habère-Poche a eu pendant des années des planeurs immatriculés suisses. Mais pour cela une section de droit suisse avait été constituée. Les contacter?
  25. Les pages scannées étant très difficiles à lire, voici en remplacement la version "texte" (merci Omnipage, ça m'évite de tout retaper...): "En revenant du Piémont", histoire ordinaire à lire un jour de pluie. Août 84 Le vario est bien stable à deux mètres et demi, et depuis deux minutes j'ai baissé l'audio qui me cassait les oreilles. L'air est d'un calme parfait; on pourrait vraiment croire à de l'onde, si devant mon RV il n'y avait cette corde de soixante mètres qui me relie à un engin sonore et peu élégant. Je tapote l'altimètre pour l'aider à franchir 1000m. Nous sortons à l'instant d'un potage sale et gris qui noie tous les fonds de vallée; la brume est épaisse aujourd'hui et les départs de Challes seront bien difficiles pour les économes. Pour les autres aussi, du reste, car la foi du vélivole, si grande soit-elle, ne suffit pas à mettre une base à ces cumulus effilochés. Pas plus qu'elle ne suffit à faire monter les barbules qui accrochent l'Arcluz' dans la vallée de l'Isère. Je me demande si mon investissement en remorqué sera bien rentable. Quinze cent mètres derrière la Galoppe; quelques secousses, surtout ne pas larguer; il faut attendre encore un peu. La Buffe maintenant à seize cent; un coup sec sur la poignée jaune, l'avion a plongé, je rentre le train et le silence s'installe. Enfin libre! Quelques secondes en ligne droite, la barbule est là, devant moi; la pompe aussi. Elle est bien meilleure que prévu et me donne un deux mètres large et régulier. J'essaie d'évaluer la distance qui me sépare du nuage, pas facile à apprécier ce plafond: 2000? 2200?... Les chiffres sont magiques et je prie pour qu'il y ait 2000 ou plus car je sais qu'un bête plafond à 1950 mètres ternirait un peu mes espoirs. En attendant de connaître à quelle altitude se chiffrera mon moral, j'observe 'les montagnes qui tournent autour de moi. La situation est bien classique de cette fin de mois d'août. Les ascendances se déclenchent près des sommets dans l'air sec, le long des belles falaises calcaires des Bauges. La couche convective n'a qu'une faible épaisseur pour l'instant, mais les plafonds sont hauts. Je sais aussi que dans une heure, lorsque les thermiques se renforceront, ils permettront l'établissement des brises qui amèneront dans le massif l'air humide des fonds de vallée. Alors les nuages descendront et la porte des Bauges se fermera. Il faut passer avant! A 2150 mètres, quelques flocons gris passent sous mes ailes, je me laisse glisser vers le Colombier. Ce qui n'était qu'une barbule il y a cinq minutes est devenu maintenant un cumulus très appétissant et mon varie s'envole dans les aigus avec les premières pointes à 3 mètres. Le Colombier est une montagne qui ne m'a jamais trahi le matin. J'en ai compris la raison un jour de septembre, ou ma femme et moi sommes passés par là à pied. La fraîcheur du matin au sortir de la voiture ne nous avait pas incités à emporter de grandes quantités d'eau. Et puis l'eau c'est bien lourd à monter... Ce sera sans doute le souvenir de la plus grande soif de notre vie: cette montagne n'est faite que de cailloux brûlés par le soleil, fausse-ment dissimulés par une herbe rare. Il n'y a pas la moindre trace d'humidité sur cette face Est. Par contre, si vous êtes amateur de chardons argentés, l'endroit est fameux! Depuis cette expérience, je profite encore mieux de ce thermique matinal, tant il me semble l'avoir mérité! A 2400 le ciel s'obscurcit brusquement et je quitte vers l'Arcluse. Il est à peine onze heures un quart. Ce qui est agréable le matin, c'est que l'air est calme; à 140 mon AS2O ne dévie pas d'un centimètre de sa trajectoire; je sais que je ne sentirai pas la moindre secousse jusqu'au prochain thermique. Voici plusieurs fois que j'appelle Challes-starter sans succès. Aujourd'hui les copains n'y ont pas cru. Un coup d’œil au Grand Arc qui vient de faire quelques barbules. Elles sont très basses et disparaissent en partie derrière le versant Tarentaise. Toute la face Est de l'Arcluse est également accrochée par des flocons laiteux et des filaments qui pendent sous les crêtes côté Isère. Voici l'Arcalod. Une petite chute avant la crête, la masse d'air commence à s'organiser, et j'enroule un deux mètres et demi agité au raz de la crête. Un couple de grimpeurs surpris qui se lèvent, nous nous faisons de grands bonjours, et déjà je les abandonne vers la Sambuy. Cette pointe est un passage clé pour les départs matinaux, c'est le dernier endroit ou l'on trouve de l'air sec, et donc du plafond, avant le travers de Flumet. La dernière station avant l'autoroute en quelque sorte! Ce dernier plafond doit permettre de glisser devant la Belle Etoile et le Charvin dont les sommets sont souvent encapuchonnés de nuages bas et très peu actifs, la proximité du Lac d'Annecy alimentant ces montagnes en air très humide. Je fais 2500 à la Sambuy, ce qui est carrément luxueux, et je mets le cap vers la Dent de Cons. La face Est disparaît dans un cumulus dont la base -Si toutefois on peut appeler ça une base- semble se situer vers 2000m. Ce nuage est assez développé et il me barre la route; j'hésite un peu et décide de le contourner par le Nord. Mes pennes rasent les volutes grisâtres et, curieusement, ça monte un peu; je renonce à comprendre car quelque chose de beaucoup plus intéressant s'offre à ma réflexion: Je vois enfin le Charvin. Du moins ce qu'il en reste... Il est enveloppé dans un nuage identique à celui que je viens de contourner, et, lorsque j'y arrive quelques instants plus tard à 2100, je suis un peu plus haut que la base. On a beau s'y attendre, c'est quand même mauvais pour le moral! En fait le nuage monte très vite, car quelques instants plus tard, je me faufile sous la base. Je reçois alors un peu d'énergie et j'avance. Et plus j'avance, plus je monte. Ce nuage n'est pas plat du tout. Au pied de la pointe du Charvin je suis à 2200 et je tourne doucement à gauche dans un grand cirque herbeux. Le cumulus qui m'aspirait s'arrête brutalement au coin de la montagne. Et là, c'est le miracle, je change de monde; devant, l'air est sec -c'est beau de l'air sec!- le bleu du ciel est plus bleu, le blanc des nuages plus lumineux, les cumulus sont plats, ils ont des bases grises et bien régulières; et les plafonds... 2400?...2500?, plus peut être. Je suis redescendu à 2100 lorsque j'arrive sous le premier de ces nuages, et tout commence par un 2 mètres en pente; puis 3 mètres; j'enroule maintenant et, en serrant un peu, ça fait 4 mètres. Les falaises et les éboulis s'enfoncent très vite sous le planeur. J'ai mérité mon premier sandwich! Je n'ai jamais réussi à manger proprement dans un planeur; on ne se refait pas; et, lorsque j'arrive aux bases, je suis encore en train d'essayer de récupérer les miettes qui se sont infiltrées partout. J'ai renoncé à boire un coup: la bouteille est définitivement coincée par le siège, et si j’insiste pour l'attraper j'ai la certitude qu'elle viendra sans son bouchon. Cette excellente ascendance m'a monté à 2500 mètres et j'avance maintenant à cheval sur la crête. Au Col des Aravis, les nuages sont encore plus hauts et une halte de quelques minutes me hisse à plus de 2700. A moi la Suisse! Je continue pour l'instant à suivre les Aravis au raz des crêtes, et, par le travers de la Pointe Percée, je tourne à droite vers le Plateau d'Assy. La Vallée de l'Arve, à une échelle moindre que les précédentes, favorise la pénétration d'air humide à l'intérieur des massifs, et je ne suis donc pas surpris d'apercevoir les sommets de la Crête des Fiz noyés dans un cumulus assez peu ragoûtant. Je passe les Aiguilles de Varens à 2100. L'air semble mort et mon vario chante une mélodie bien triste. L'altimètre déroule tout doucement jusqu'à l'extrémité de cette grande face Sud d'habitude si bonne. Je tourne à gauche et m'engage bien bas sur le plateau, à l'Est de la Tête à l'Âne. J'avance sur la pointe des pieds, appuyé à une petite barre rocheuse; il n'y a rien que des petits coups de zéro mètres cinquante insaisissables, je n'ai plus qu'à ressortir. Le virage me coûte encore quelques mètres. Cap au Sud vers la Pointe Noire de Pormena, je suis descendu à 2150. Et là, tout doucement, ça repart, un mètre, un mètre et demi, le thermique est mou, l'intégrateur se stabilise vers un mètre/seconde. Il n'y a pas d'alternative, les prochains cumulus sont loin sur le Brévent; je suis contraint d'exploiter ce thermique, même s'il m'en coûte. Un siècle plus-tard, j'arrive à 2500 et je me jette sur le Brévent. Au passage de la ligne de crête, tout s'envole dans le planeur, puis la turbulence s'arrête, aussi brutalement qu'elle avait commencé, pour laisser place à du -3. Je suis pourtant certain qu'il n y a pas de vent aujourd'hui. Voici enfin le téléphérique. Je tire à la première secousse de l'ascendance, tant je suis certain qu'elle est là. C'est bon, du trois mètres; je la serre avec un plaisir physique intense; et plus je la serre, plus le vario s'envole; 2500, 2600... tout d'un coup, il n'y a plus que deux mètres, puis un mètre, et puis plus rien. Pourtant le cumulus est encore loin. J'ovalise, je cherche, mais c'est fini pour l'instant. Ecœuré, je passe un cran négatif et avance vers l'Aiguille du Belvédère. Depuis une demi-heure, les choses ne sont pas simples, les thermiques sont souvent mous et ils me lâchent en cours de route. Enfin j'en trouve un qui accepte de m'emmener jusqu'aux bases, à 2900, dans un petit mètre et demi. Et me voici au bord d'un grand trou bleu, il ne reste plus qu'une barbule à ma droite vers le Glacier du Tour. Je vais y aller; de là-bas, je verrai un peu mieux ce qui se passe côté Suisse. Le thermique du Tour est identique aux Précédents, mou et irrégulier; et au premier coup d’œil sur la Suisse, je sais que ce ne sera pas pour aujourd'hui: l'air y est très sale et les montagnes que j'aperçois sont entourées à mi-pente d'une fine bande de nuages gris et inertes. Belle perspective pour un aller simple vers Sion! Ma décision est prise: je tire le portrait du Col de Balme et je "plie les gaules", cap vers le Brévent. Il est maintenant une heure moins dix; la journée ne fait que commencer. Je réalise brutalement que depuis mon départ, je n'ai pas entendu le moindre crachotement dans ma radio. Diverses tentatives sur les fréquences habituelles des Challésiens ne donnent pas de résultat. Ils doivent être à table... Cette pensée de la cantine alors que je glisse par le travers de Chamonix me parait tout-à-coup saugrenue dans cet environnement; ces réflexions terre à terre n'ayant rien à faire à cette altitude, je les envoie de suite dans les basses couches! L'angle Sud-Ouest du Brévent vient enfin de déclencher; c'est la meilleure adresse de tout le secteur. L'ascendance fonctionne généralement du début de l'après-midi jusqu'à une heure avancée de la soirée. Aujourd'hui il y a déjà un bon 3m/s large et régulier. Le rêve, en quelque sorte. Le moment est venu de faire le point de la situation. Côté Aravis, les plafonds sont tombés, et j'ai la quasi certitude, si je m'engage dans cette voie, de me retrouver au Grand Arc à 1400 m et d'y passer le reste de l'après-midi. Plus au Sud, vers Megève, les matérialisations sont rares, et les plafonds ne sont pas très hauts non plus, et puis je ne trouverai là-bas que des faces Ouest, bien mal éclairées. En fait, le seul cumulus vraiment appétissant (traduire par: haut, joufflu et à la base bien plate) se trouve dans le Beaufortin sur la face Sud du Rocher des Enclaves. Il suffit d'aller là-bas. Facile à dire! Il faut remonter tout le Val Montjoie (25 km) et sauter un col que j'estime vers 2400 m, puisque ma carte, qui n'a jamais imaginé que je passerais à cet endroit, ne m'en donne pas l'altitude. Même avec le plus beau des AS20, il est difficile de lutter contre l'évidence des calculs. Les faits sont obstinés... Moi aussi! Les pentes qui descendent du Mont Blanc, entre le Prarion et Tré-la-Tête sont encore bien mal exposées à cette heure, mais les cailloux les plus au Sud portent de toutes petites balises blanchâtres; et puis surtout je viens de faire 3000 tout rond au bout du Brévent et mon moral affiche beau fixe! Quelques secondes de vol à 150 pour sortir de la descendance du thermique et puis je ralentis vers 100/110; le fil de laine bien centré. A la Pointe de Tricot, juste sous les Aiguilles de Bionnassay, je retrouve 1 m/s. Je le prends, il ne faut pas faire la fine bouche. Je le perds, je le retrouve; ça ne monte pas vite, mais ça monte. A 2900, tout est fini et ça repart cap au Sud. Un autre relais à la Pointe de Chaborgne: toujours de petites Vz, mais cette fois le plan est bon et je pourrai passer le col à ma gauche, la ligne de crêtes qui me barrait la vue sur l'Italie commance doucement à descendre, et elle me laisse apercevoir, sur son flanc Est, des cumulus dont les bases semblent atteindre 3500m. Je commence à piaffer. C'est là-bas que je veux aller, sous ces cumulus italiens! En attendant, ils sont trop verts et bons pour des goujats. Je saute le col et arrive sous le cumulus des Enclaves avec un moral en acier inoxydable. Il n'y a rien! Pas le moindre positif; juste quelques plages de zéro assez chahuté; je fais la pente en long et en large. Ce sont des bulles et je suis arrivé au mauvais moment. Il n'y a plus qu'à se mettre en stationnement dans du zéro en attendant le prochain ascenseur. Et le yo-yo commence, entre 2400 et 2500; un coup dans le zig, un coup dans le zag. Un grésillement dans le haut-parleur, puis la voix hachée de Francine. C'est Pierre qui lui répond; je le reçois beaucoup mieux. -"Pierre, de nonante-neuf?" -"Oui, nonante-neuf, cinq, où es-tu?" -"Hé bien, j'ai viré Le Tour, et maintenant je me remets en l'air dans le Beaufortin, je pense faire Aoste ensuite; et vous, ou êtes-vous?" Je perds un peu le contact, mais je comprends que toute la mafia des Challésiens est maintenant en l'air du côté du Gelas. Je me sens moins isolé d'un seul coup, car, comme beaucoup de vélivoles, j'aime bien "causer dans le poste". Les ondes s'emplissent maintenant de conversations et j'entends Gotz qui dit que " De toutes façons on finira tous au tas avant longtemps". J'applique à ces propos le coefficient modérateur habituel, mais j'ai quand même l'impression que les copains mouillent la chemise pour quitter le trou de Challes. Ils ne sont pas les seuls, car moi aussi, je sue à grosses gouttes; j'en ai ras le bol de voir la Gitte et Roselend toujours sous le même angle. Enfin les choses se décident à évoluer ; Je viens de passer mon fuselage au ras d'un caillou tout pelé, lorsque je me sens brutalement soulevé par l'arrière. Je botte à fond à droite, nonante-neuf se met sur la tranche -Rien de trop pour spiraler, mais ça passera- On serre un peu- Les volets... Mon vario qui n'a toujours pas compris n'indique encore que +1,5 m/s; mais je sais bien qu'il y a plus. La bulle est partie, et moi avec. 2,5 ms; 3m/s; 4m/s; pour l'instant je ne cherche pas trop à fignoler et je serre ma spirale comme une brute. Et ça donne, et je monte, 2600, 2700, 2800; je desserre l'étau lentement, de peur de la perdre, mais l'ascendance est maintenant puissante et stable à 3 m/s. A 3100, les barbules arrêtent mon ascension. J'ai mangé mon pain noir, le Val d'Aoste est à moi! Un bond par dessus le col du Bonhomme et, à la Pointe de Léchaud, j'entre par effraction dans le premier thermique italien. La crête qui borde le Sud du Val Veni est couverte par un immense cumulus. Quelques tours de spirale à Léchaud pour me dégager du relief, puis je me laisse monter en ligne droite. La face Sud de la "Catena del Monte Blanco" est beaucoup plus austère que le côté chamoniard: la montagne y descend de manière abrupte et les vallées qui la bordent, le Val Veni et le Val Ferret, sont beaucoup plus étroites. Le haut Val d'Aoste est un univers essentiellement minéral qui n'est pas sans rappeler certains endroits du massif des Ecrins. Je passe vertical Courmayeur à 3600m vers la Testa di Licone. Je connais cette montagne pour l'avoir déjà exploitée une fois ou deux lors de nos stages d'été chez les Valdotins. C'est une très bonne adresse que je vous conseille d'inscrire dans vos carnets intimes! Plus quatre, et je refais 3600 en deux tours de spirale. Tout est bien balisé jusqu'à la Pointe Chaligne, qui domine la ville d'Aoste; et j'avance maintenant à 160 avec un cran négatif. C'est l'autoroute! Fidèle à son habitude, le Val d'Aoste change d'aspect quelques kilomètres à l'Est de l'aérodrome. Là-bas, la brise a déjà ramené l'air humide des plaines du Pô et les plafonds descendent de 2000m en l'espace de 10 km. Il serait bien imprudent de s'aventurer dans cette mélasse. Je quitte la Pointe Chaligne, une photo d'Aoste, et je reprends aussitôt la route du retour. Un chemin inverse me ramène au Bério Blanc sans difficulté. Il est 3 h moins 10 ; j'ai encore le temps de traîner mes pennes le long des glaciers. Fn route vers la Vanoise! J'éprouve toujours un soulagement à franchir les cols qui ramènent en France et c'est avec plaisir que je vois passer le Petit Saint Bernard, 1000m en dessous de moi. Il faut bien dire que le prix d'un dépannage, lorsqu'il faut l'exprimer en Francs suisses ou en Lires, a de quoi faire frémir les plus endurcis d'entre nous. Vive la France, et cap sur les Arcs! Et l'euphorie du retour au pays me fait faire un ânerie: Je me suis fixé Modane comme dernier point de virage, et, au lieu de passer par Val d'Isère et l'Iseran -route qui m'aurait assuré une masse d'air beaucoup plus belle-, j'ai choisi la ligne droite par La Plagne, Courchevel et Val Thorens. Résultat, je merdouille aux Arcs à 3000 dans de l'air déjà un peu daubé! Je quitte les Arcs, cap vers La Plagne. Il y a un petit truc à la Roche de Mio, mais le thermique est insaisissable, il me part dans les doigts. La station est bien vilaine, en cette fin d'été: le glacier de Bellecôte est couvert d'éboulis noirâtres; la piste du Rochu, qui descend vers Montchavin, ne fait pas envie non plus, ce n'est que de la terre et des cailloux. Et me voici maintenant à 2800 sur la pointe de Méribel (c'est le contrefort du Gros Bec qui domine Champagny). Ça repart lentement à 1,5 m/s. Ma carte indique que le Gros Bec culmine à 3403m; j'en conclue que le beau pavé qui le coiffe doit être au moins à 3700. Il est aussi à cheval sur le trait bleu qui délimite le Parc de la Vanoise. Je décrète l'épaisseur du trait utilisable par le vélivole moyen, et je m'avance vers la grande muraille Ouest du Gros Bec. J'y trouve le meilleur thermique de la journée. Quelques huits dans du 4,5 m/s, 5 m/s, et je découvre la face Nord, recouverte de l'énorme glacier des Volnets. Le premier tour de spirale au ras de la crête déchiquetée -juste pour le plaisir- et une minute plus tard je suis à la base, à 3800m. En route pour Courchevel. La traversée est longue et j'ai de nouveau le temps de penser aux copains: Il me semble que la maison Hannhart est du côté des Aravis . J'échange quelques mots avec Gotz, qui peste au Mirantin; et il me fait comprendre en termes choisis que les choses ne sont pas simples! Je le crois volontiers,car je passe maintenant la Saulire à plus de 3000 sous de beaux cumulus qui ne donnent rigoureusement rien. J'abandonne avec mépris ces faux frères et je continue vers les Ménuires. Et me voilà une fois de plus planté à 2700 en vol de pente, sous de belles matérialisations qui ne veulent pas de moi. Entre les Ménuires et Val Thorens, je reprends quelques mètres dans un thermique en as de trèfle (comme dirait Francine), qui me laisse rapidement tomber. Ça ne fait rien, je suis assez haut pour aller au fond du cirque de Val Thorens. Et là, ça se met à grimper en pente, le long d'un beau glacier couvert de téléskis (Si quelqu'un peut m'expliquer, je suis preneur!). D'abord, il n'y a que 2 m/s, puis 3 m/s, et je refais le plafond à 3600m. J'entends à l'instant Cartry qui dit que la Maurienne, "ça n'est pas mauvais". Quelques secondes de vol, et je change de vallée. La Maurienne, c'est presque les Alpes du Sud, la lumière y est violente et, sur les pentes, les Mélèzes ont remplacé les Sapins à partir de Saint Michel. Et les pompes y sont bonnes! Plan d'Amont, un beau barrage à l'eau bien bleue, et un thermique qui est une valeur sûre. J'y refais 3600 et Modane est dans la boite. Le vol est terminé. Je quitte Plan d'Amont à 3600m, il est plus de quatre heures et j'en ai marre. A cheval sur les crêtes de la Maurienne, je me laisse descendre en même temps que le relief. Au Perron des Encombres, je croise un Pégase qui spirale avec conviction. C'est le premier planeur que je rencontre depuis mon départ. Belledonne à plus de 2200 et 180 au badin; je vais encore arriver verticale à plus de 1000m, mais ça n'a pas d'importance… Michel Bouillol
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