Infos Sur Les Accidents

[BKR]

L'entrainement, il n'y a que ça de vrai.

 

L'attitude de ceux qui restent "en dedans" des limites ou restreignent leurs vols pour ne pas se rapprocher du décrochage est à mon avis assimilable à l'attitude de l'autruche: en effet ils pensent être tranquilles alors qu'il peut toujours y avoir LA turbulence un peu plus forte, le fil de laine un peu plus dans le cooin, la planeur qu'on avait pas vu et qui oblige à serrer un peu plus son virage ou à dégager précipitamment, et là... patatra.

 

Depuis plusieurs années, nous avons pris la politique de faire un contrôle en vol à tous les pilotes (au minimum pour le treuillage). Je n'en ai pas encore vu un seul refuser une proposition de faire des vrilles, car en général le dernier exercice remonte à ... loin en arrière. De plus ces vols ne sont pas de simples tours de piste mais une vérification (adaptée au niveau et au degré d'entrainement du pilote bien sur) de lamanière de voler sur la pente et des marges de sécurité.

 

Avec le recul, on se rend compte que les grosses erreurs qui étaient constatées les premières années ont diminué. Il ya aura toujours des fautes de pilotage, mais avec ce genre de mesures nous essayons des les faire reculer.

 

Par contre, ne faites pas d'autorot seuls en monoplace: la plupart n'y sont pas autorisés. demandez à faire un tour en double.

 

Bons vols

[jutta]

L'entrainement, il n'y a que ça de vrai.

 

Tout à fait BKR, seulement lors des Assemblées générales nous constatons combien de fois que plus de la moitié des pilotes volent moins de vingt heures...par an.

 

Une autre remarque d'un pilote accidenté sur notre thème:

 

Il m'a dit, que tu as beau à savoir que tu peux rencontrer des situations dangéreuses, quand tu dois faire face à la situation, du coup tu te focalises sur un point qui te semble crucial puis tu commets des erreurs ailleurs...

 

 

 

Cela me fait penser à mon premier envol sur planeur motorisé:

 

J'ai voulu essayer la sortie du moteur juste à côté du terrain, vers environ 800m. Il est sorti superbement bien, a marché, le planeur et moi sommes montés à 1000m puis je me suis dis: tant qu'à faire, tu arrêtes ce moteur puis tu le rentres.

 

Et bien voilà, le moteur s'arrête convenablement, l'hélice arrrêté, tout est ok.

 

Puis le seul hic, il ne veut pas rentrer!

 

Echange sur la radio avec le chef pi, je recommence toute la procédure, qui est inscrit par ailleurs sur une fiche très lisible.

 

Mais le moteur ne veut toujours pas rentrer.

Troisième essai, le frein de l'hélice n'arrête plus l'hélice et de surcroît une alarme sonore désagréable surgit en même temps.

 

j'ai pensé à un problème d'alimentation en battérie... mais bon le son reste...

 

Et bien croyez-moi, ce petit problème de moteur a mobilisé toute mon attention,

mes milles mètres se sont rapidement reduits sur cinq cent mètres, quand je me suis forcé pour la première fois à penser: 'attention ton altitude'.

 

Mais bientôt je suis de nouveau absorbée par la lecture et la procédure d'arrêt de moteur.

 

Ben j'ai véritablement du me forcer de déconnecter du problème moteur, j'ai du me forcer à commencer ma vente arrière,

mécontente que ce problème n'a pas pu se resoudre avant l'attérissage. (un peu honteux aussi:moi en tant que femme rencontre un pb de moteur que va dire la gente masculine??? :rolleyes: et oui!!! )

 

Parfois ça peut aller vite!!!

[Robert Ehrlich]

Par contre, ne faites pas d'autorot seuls en monoplace: la plupart n'y sont pas autorisés. demandez à faire un tour en double.

J'ai bien l'impression que c'est là qu'est tout le problème. Le biplace sur lequel on pratique cet entrainement n'a pas le même comportement que le monoplace sur lequel on aura éventuellement à faire face au problème.

 

Quant à faire en sorte que la réaction devienne un réflexe, à mon humble opinion c'est à peu près impossible. Il n'y a qu'a voir le nombre d'heures qu'il faut à un pilote moyen pour que ses actions de pilotage de base deviennent un tant soit peu automatiques, et se dire qu'il faudrait passer autant de temps sinon plus en décrochages et autorotations pour obtenir le même résultat, rajouter à ce temps celui nécessaire à regagner à chaque fois la hauteur perdue pour se rendre compte qu'on aboutit à un temps de vol qui n'a rien à voir avec celui qu'a un pilote en moyenne à son lacher, mais qui serait plutôt le triple ou le quadruple. De plus même avec un tel entrainement il manquerait encore un élément impossible à reproduire, l'effet de surprise : le décrochage est attendu et même provoqué en entrainement, alors qu'il survient inopinément quand il risque de tuer.

 

Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas, il faut s'entrainer. Mais il faut voir les limites de cet entrainement et mettre en oeuvre ce que nous pouvons pour y pallier. Je n'ai pas de solution miracle à proposer, seulement un principe que quelqu'un d'autre a fort joliment exprimé ailleurs dans ce forum : garder le cerveau sur ON. On vole aussi et surtout avec sa tête. L'entrainement peut consister aussi à se re-representer la situation dans sa tête en dehors des vols, c'est de l'entrainement mental, et c'est bien le mental qui intervient dans ce genre de circonstances.

Modifié le 20 juin 2005 par Robert Ehrlich

[Yateri]

Même s'il est impossible de s'entrainer suffisament pour avoir LES réflexes qu'il faut pour sortir d'une autorotation, je pense qu'en travaillant mentalement la chose on peut améliorer de beaucoup ses résultats.

 

[mode paranormal]

 

Ca peut paraitre "bizarre" ou je ne sais quoi, mais quand j'ai appris à voler en modélisme, il y a maintenant 4 ans, j'ai fait l'essentiel de l'apprentissage (actions des manches, réactions de l'avion) dans ma tête, ce qui fait qu'au premier vol je faisai mes évolutions seul, le moniteur à quelques mètres de moi (au cas où...). Au deuxième vol j'ai décollé et au quatrième j'ai fait la totale, la moyenne chez les jeunes (les vieux c'est un peu plus long... ) c'est une dix-à-qunizaine de vols pour pouvoir ramener son avion entier.

 

Il est vrai que j'ai certaines facilités pour ce genre de chose, il est vrai aussi que l'aéromodélisme et le vol à voile ne sont pas tout à fait pareils... N'empêche que je crois dur comme fer que l'homme est capable de beaucoup plus que ce qu'il fait en temps normal, et en faisant du planeur nous nous le prouvons tout les jours.

 

Faites l'essai, ça coute rien (pas comme un simulateur :rolleyes: ), couchez vous et faites un vol imaginaire, de la fermeture des ceinture à l'autorote, en passant par le remorquage ou la treuillée, vous verrez, au bout d'un moment vous ne serez même plus obligé de vous dire "allé dans 2 secondes je fais une autorote", c'est votre subconscient qui le fera à votre place.

 

Enfin pour moi ça marche, maintenant pour vous...

 

[/mode paranormal]

 

Yat'

[Yurek]

"S'entraîner" mentalement est certainement utile, encore faut-il avoir vu et avoir vécu une situation pour être capable de la visualiser. Une action, surtout sous l'effet de surprise, ne peut être exécutée efficacement que si elle a déjà été maîtrisée...

Le nombre d'heures de vol ne doit pas - IMHO, pardon, AMHA - servir de cache-misère. Qu'est-ce qu'il empêche les clubs d'exiger que les pilotes (et pas seulement des élèves) fassent des exercices en chaque début de saison ?

Modifié le 20 juin 2005 par Yurek

[Robert Ehrlich]

Le nombre d'heures de vol ne doit pas - IMHO, pardon, AMHA - servir de cache-misère.

Ce n'est pas un cache-misère mais une réelle impossibilité. Un pilote est en général laché vers 20 à 30 heures de vol. Si on voulait que la sortie d'autorotation devienne un automatisme au même titre que les actions de pilotage de base, il faudrait donc passer de 10 à 15 heures en autorot.

[Invité Guest]

Concernant l'attention captée par un problème connexe et ses conséquences sur la sécurité, je vous livre l'histoire d'un évènement vécu:

 

Un printemps, alors que je souffrais d'une inflammation des sinus, lors d'une descente un peu rapide aux aérofreins à la fin d'un vol apparait une douleur atroce, comme une aiguille qui transpercerait ma tête! J'ai ralenti alors la descente car j'ai rapidement constaté que la douleur était proportionnelle au taux de chute. Je planais ainsi doucement en souffrant mais en ayant maïtrisé la situation et au bout d'une dixaine de minutes je me suis présenté en vent arrière, sans rien dévoiler à la radio de mes souffrances... et je me suis posé train rentré!

 

Cela aurait pu être pire, sans parler des explications délivrées, vaseuses car tardives et des commentaires pénibles entendus ce jour là.

[Yurek]

Il paraît que tous les aviateurs appartiennent à une de deux catégories : ceux qui se sont posés le train rentré, et ceux qui... le feront un jour !

 

Cette histoire mériterait bien un REC qui, avouons-le, est un peu sous-employé.