Aujourd'hui, les procédures de vol avec indications anémométriques douteuses ou erronées sont effectivement basées sur l'affichage d'une assiette et d'une poussée. Mais ces valeurs dépendent de la phase de vol (montée, croisière, descente, attente, approche en fonction des différents braquages de volets...) et également de la masse, qui peut varier de plusieurs dizaines, voire centaines de tonnes sur un gros avion, y compris lors d'un même vol. Elles sont donc répertoriées dans un manuel, sur plusieurs pages de valeurs. Ajoute qu'en croisière à altitude élevée, pour une TAS de l'ordre de 450 kt, la plage "volable" entre les décrochages haut et bas n'est que de quelques dizaines de kt. Ajoute également qu'à ces vitesses, une variation d'assiette de un degré induit un vario d'environ 900 ft/min: le pilotage du palier exige une précision de la tenue d'assiette de l'ordre du dixième de degré. Tout celà se pratique sans trop de difficulté au simulateur ou en bonnes conditions météorologiques. Maintenant imagine la situation au milieu de la nuit, au milieu des Cunimbs: le givre peut rendre le pilotage encore plus pointu, les turbulences peuvent avoir envoyé promener le fameux manuel (et tout le reste) à l'autre bout du poste, le récupérer sous des alternances de plusieurs G positifs et négatifs devient impossible, il peut y avoir déclenchement d'alarmes décrochage et survitesses, simultanées ou pas, justifiées ou pas... Bref, ça tourne vite au cauchemar! Airbus a récemment développé un système qui permet de remplacer l'information de vitesse erronée par une information d'incidence: je pense que la solution est là.