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Article Dans Le Monde Du 27/07/06


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Chronique

Le planeur de Bourvil, par Francis Marmande

LE MONDE | 26.07.06 | 14h31 • Mis à jour le 26.07.06 | 14h31

 

La Grande Vadrouille : on avait toujours tenu ce film pour ce qu'il est. On apprend ces jours-ci qu'il s'agissait en fait d'une sorte de chef-d'oeuvre. Avec sa vision primesautière de la seconde guerre mondiale, vingt ans plus tard (tournage en 1965) - Paxton l'historien est en plein boulot -, le document serait plutôt du genre angoissant. Son titre déjà. Mais enfin bon, les Hospices de Beaune éclairés par Claude Renoir... A quoi tiennent les réputations ? Au détail. Au déchaînement imaginaire du détail.

 

Ainsi : une polémique enflammée entoure "le planeur de Bourvil et de De Funès". Un faux exemplaire (en fait, un Caudron C800 rouge revêtu de la signature des deux comiques) trônerait, pour la plus grande joie des amateurs émus, en un musée d'Azay-le-Rideau.

 

Or, dans le film, on voit un Castel C25S sans haubans. Les deux pilotes s'y tassent côte à côte, ce qui déjà, dans les salles, faisait rire. Il faut dire que les carlingues de planeur de cette époque ont toujours un vague air de cercueil fantaisie. Pour l'instant, j'y aurai passé plus d'heures que dans un couffin, fût-il fantaisie.

 

L'été 1965, là-haut, sur le terrain, nous étions fous. Fous d'avions, fous de fuselages, fous d'empennages papillon, fous des nuages qui se font et défont, fous du vent qui rend fou, fous d'une prise de terrain réussie, comme d'autres sont fous de folie. Le terrain, juché tel un porte-avions échoué en montagne, herbu et caillouteux, envahi de moutons carillonnant la nuit, siégeait dans un nid de nuages et de sommets aux noms chantants. Plus près, le vent, plus loin, l'océan. On sortait titubant, radical, anticolonialiste à jamais, de la guerre d'Algérie. La plupart d'entre nous n'avaient pas l'âge du permis de conduire. Mais on volait.

 

Des planeurs, ces avions sans moteurs aux ailes de géant, tout nous plaisait. Tout. Pour quelles raisons ? Trop : Freud, phallus, fuselage, frayeurs, free, frivole, fantaisie. Princes de la glisse et du paradoxe. Voler sans explosion dans l'invisible. Se faire à l'invisible, repérer l'ascendance à des riens, éviter le danger mais pas la peur, suivre d'imaginaires couloirs, grimper dans l'onde, sans jamais rien voir de ses yeux.

 

Les planeurs combinaient tous les mérites : sublimes à regarder, même les plus moches ; sculptures volantes, résultante ailée de tous les arts pratiques, si sonores (le zef s'y engouffre en sifflant des sornettes) ; génialement inutiles ; n'ayant strictement aucune autre raison que de planer ; et surtout, sans pardon, aussi exigeants qu'un stradivarius ou un Miura. A 5 mètres près, 10 noeuds en trop ou en moins, quelque infime erreur d'appréciation, c'était la casse ou la mort. Régulièrement, des pilotes de long- courriers passaient leurs congés à se ressourcer, retrouver en planeur la précision, le doigté, l'élégance et la justesse. Nous, nous prenions l'air badin.

 

Jégat, l'instructeur, pilotait avec l'art d'un violoncelliste. Ascendances ou cumulus, il se faisait voyant. Racontait des histoires. Un avion de la 30e génération (on en était au Boeing 707 ; 2 % seulement des Français avaient pris l'avion une fois dans leur vie), un gros-porteur, donc, se tient prêt au décollage. Voix suave de l'hôtesse : "Mesdames et Messieurs, vous venez de prendre place à bord du plus gros porteur de la 30e génération. Nous sommes 14 807 à bord. Vous trouverez au 5e pont cinq hôtels de toutes catégories, plus vingt-trois restaurants ; au-dessous, la reproduction à l'identique du central de Roland-Garros ; au 3e, trois lieux de culte, la cellule psychologique et le commissariat, etc." Quand la voix finissait par souhaiter bon vol, en carlingue, le commandant un peu lassé balayait les 7 000 cadrans d'un soupir : "Bon, c'est pas tout ça... Maintenant, faut faire décoller cette grosse connerie.

 

Francis Marmande

Article paru dans l'édition du 27.07.06

L'humilité, c'est le top de la frime.
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c'est normal pour un vélivole de pomper, mais autant citer la source :

 

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-...6-798562,0.html

 

heu ... je comprend bien toute la finesse de ton subtil jeu de mot mais je mentionne les sources au debut (l'auteur et le journal)... mais si ca te fais plaisir de mettre un lien, alors dans ce cas ... :unsure:

 

Debilo Celtic

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heu ... je comprend bien toute la finesse de ton subtil jeu de mot mais je mentionne les sources au debut (l'auteur et le journal)... mais si ca te fais plaisir de mettre un lien, alors dans ce cas ... :unsure:

C'est bien de citer l'auteur et le journal, mais c'est plus conforme à la Netiquette et surtout plus légal de se restreindre à une courte citation et de réserver le reste à un lien vers le site original...

 

Par exemple, j'ai le droit de dire que dans une autre page du Monde il est précisé que conformément aux dispositions du code de la propriété intellectuelle, il est interdit au client de copier, reproduire, diffuser, vendre, publier, exploiter de toute autre manière et diffuser dans un autre format sous forme électronique ou autres les informations présentes sur les sites lemonde.fr sauf autorisation préalable du Monde interactif :

http://www.lemonde.fr/web/articleinteracti...9-627914,0.html

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Augustin : "Y a pas d'hélice , hélas !"

Stanislas : "C'est là , qu'est l'os !"

 

En parlant de "source", le débat sur la provenance des 25S de la "Grande Vadrouille" fait rage depuis longtemps.

 

Le portail des immatriculation DGAC répond en partie à cette épineuse question (http://www.immat.aviation-civile.gouv.fr, cocher "radié" et saisir comme proprietaire "corona").

 

SARL LES FILMS CORONA CASTEL-FOUGA CASTEL 25 S

 

F-CRBB construit en 1962 et acheté au club de Rennes en 1966

F-CRBC construit en 1962 et acheté au club de Rennes en 1966 (Jacques Gomy les auraient convoyés)

F-CRDS construit en 1963 et acheté au club de Saint-Dizier 1966

F-CRJY construit en 1965 et acheté au club de Nogaro en 1965

 

Alors de ces quatres planeurs ayant rejoint Mende pour ce film, lesquels ont servi aux prises de vues?

 

http://amilo.perso.orange.fr/lozere/cinema/grande_vadrouille/grande_vadrouille_14.jpg

Source : http://amilo.perso.wanadoo.fr/lozere/page64vadrouille.htm

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Ce n'est pas vraiment une polémique.

On en avait parlé à http://www.volavoile.net//index.php?s...6&hl=vadrouille

Ils ont simplement du réserver plus de planeurs qu'il n'en fallait à l'écran, au cas où...

 

On y parlait aussi que du faux Castel évoqué par l'article, lui aussi d'ailleurs sans citer ses sources :unsure:

Jean-Noël Violette

How many here and now, who slip off to this place for the fun of it,

slide gently across to fly on air vastly simpler than ours, in different

sunlight, to work on flying-machines that in our time don't exist,

to meet friends and loves they've missed here?

Richard Bach, Out of my mind (De l'autre côté du temps)

http://marque-en-ciel.blogspot.com/

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Un petit effort, JNV. Tu vas certainement nous trouver comment ont été utilisés ces quatres planeurs.

 

Il parait aussi que les derniers plans avec les planeurs ont été tournés à Belfort en hiver, comme en témoigne la neige sur les sapins...

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Invité Schroeder Philippe

Je suis vraiment désolé de vous dire que les prises de vues sont toutes de Mende

 

Les pilotes sont les suivants

 

Pour le 25 s

 

René Mary

Ancien propriétaire de la société Norestair de Stasbourg

Meilleur vendeur intergalactique de Rallye et super pilote

Possède un Glasair 2 FG basé à Cannes où il vit

Sont age près ou plus de 80 ans

 

Gérard Streiff

Ancien membre de l'aéro club de Sarreguemines

Pilote de génie et ancien élève de mon père

Spécialiste des cascades aériennes

Dans la grande vadrouille il est visible dans la scène de la poursuite en motos

Ainsi que dans la scène de l'evasion dans les égouts de Paris

Il vole toujours

 

Pour la petite histoire lorsque sont fils fit sont premier vol en planeur il fit le déplacement de Paris à Sarreguemines afin qu'il fasse ce vol avec mon père comme lui

Malheureusement mon père avait arreté de voler et le vol fut fait avec mon frère

 

Gérard nous fit l'enorme plaisir de venir à Sarreguemines avec Michel Piccoli également pilote

 

Gérard fit presque toutes les cascades aériennes des années 70 dans les films francais

 

Pour le Storch en fait un 505 à moteur en étoile

Raymond Streiff

Le père de Gérard

Egalemet membre et instructeur à Sarreguemines

 

Ancien pilote de chasse à deux victoires en MS 406

Après guerre pilote de Gilbert Granval le gouverneur de la Sarre (voir Francine Abadie Hannard pour ces personnes)

Par la suite il prit sa retraite de pilote et mouru dans les années 90

 

Voler avec lui fut toujours instructif car il maitrisait le pilotage les ptu ptl pts les passages sous les ponts de la Sarre à Sarreguemines (avant mon époque) le vol à basse altitude etc

 

Les 25 s faisait des passages sur la piste après avoir étés remorqués par le Storch

La voiture de piste était une B 2 dont la consommation fut énorme (presque toutes les voitures disponibles dans la région de Mende passèrent á la casse

 

Philippe

 

Il existe un magnifique coffret DVD avec toutes les photos des planeurs et des expliquation de Gérard Oury

 

Essayez donc de mettre la main sur Réné Mary à Cannes il a plein d'histoires à raconter et lui faire faire un tour en planeur lui fera plaisir

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Je suis vraiment désolé de vous dire que les prises de vues sont toutes de Mende

 

Toutes celles pendant le film, oui, certainement...

 

En revanche, concernant le générique final, où l'on voit les 2 planeurs en patrouille: pas de doute, il s'agit bien du sud des Vosges, entre le ballon d'Alsace et l'actuel aérodrome de Belfort-Chaux: on distingue clairement le Mont Jean, le mont de Rougegoutte, la Planche des Belles Filles, les villages de Giromagny, Rougegoutte, Petitmagny, Grosmagny, et Chaux...

 

@+

 

Matthieu

La différence entre Dieu et un pilote??? Ben Dieu, lui, il ne se prend pas pour un pilote...

http://caenfalaiseplaneur.free.fr/

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Pour le Storch en fait un 505 à moteur en étoile

 

Les 25 s faisait des passages sur la piste après avoir étés remorqués par le Storch

La voiture de piste était une B 2 dont la consommation fut énorme (presque toutes les voitures disponibles dans la région de Mende passèrent á la casse

 

Le storch était un MS 502 (Salmson) qui avait été entièrement révisé à Beynes par Loulou et Chambaret, cet avion, après accoutumance d'un cheval installé avec lui dans le hangar du milieu, a tourné dans un "Fantomas", le cavalier au galop sur la piste devant presque toucher la roue du storch en passage lent !

Ce bel avion a terminé sa carrière dans l'eau en Italie avec Gérard Streiff aux commandes.

 

Mais pour en revenir à la grande vadrouille, les premiers essais ont bien été fait à Beynes avec un C800 : Gilles Delamarre était venu avec une grosse voiture américaine pour remorquer Gomy.

Peu de temps après le cascadeur passait un tonneau avec une Floride et c'est Gérard Streiff qui a repris la grande vadrouille avec Gomy comme conseiller technique (il faisait des AR Beynes-Mende avec le Tourbillon de Chasle).

Le convoyage des C25S de Rennes a fait une étape crépusculaire dans le bocage limousin....

Les 25S ont vu passer une roue de B2 à leur niveau, car le spécialiste des explosifs avait la main un peu lourde.

Je crois aussi qu'ils ont beaucoup cassé à l'atterro en bas du plateau de Mende.

 

La philanthropie de l'ouvrier Charpentier est bien connue !Tout en avance d'un jour Une même passion, 2 sites :

https://bia-z-and-aerologic.jimdosite.com/

f7052aaf-1d1b-4b5a-84ad-0b1461559131.jpg

https://cpt-promet.s3.eu-west-1.amazonaws.com/promet/index.html

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