www.planeur.net | www.netcoupe.net | www.volavoile.net
Aller au contenu

Poème Que Vous Aimez


THEO

Messages recommandés

Je sais que les vélivoles ne sont pas seulement cartésiens, méthodiques, rationnels. Ce sont aussi d'incorrigibles rêveurs, les yeux tellement souvent tournés vers les beautés et les mystères du ciel.

De là à apprécier la poésie ayant trait à leur passion, il n'y a qu'un petit pas ...

 

Que diriez-vous de mettre en ligne ici des poèmes aéronautiques et de préférence ayant un rapport avec le vol à voile?

 

Je vous propose pour commencer celui-ci:

 

High Flight

 

Je me suis libéré des emprises de la terre,

pour danser dans le ciel,

sur des ailes argentées d'un grand ris.

 

Je suis allé vers le soleil,

j'ai rejoint les cascades chaotiques de nuages tranchés de lumière.

 

Et là,

j'ai vécu des moments dont vous n'avez jamais rêvé !

 

Voler, Planer, Balancer si haut dans le Silence solaire

 

Suspendu, j'ai pourchassé le vent hurlant,

et lancé mon vaisseau au travers de fabuleuses cavernes,

pleines d'un air raffiné.

 

Haut, plus haut, au long dun délire de Bleu brûlant,

j'ai survolé les sommets balayés de vent,

dans une sérénité que nul aigle, nulle alouette,

n'ont jamais vécu.

 

Puis,

alors que mon esprit silencieux s'élevait,

au travers du sanctuaire inviolé de lEspace

 

j'ai sorti une main

 

et caressé le visage de Dieu .

 

 

 

John Gillespie Magee, Jr. 3 septembre 1941

 

 

 

 

____________________________________________________________________________________

 

John Gillespie Magee, Jr.

 

(1922 - 1941)

 

 

L'auteur de ce sonnet intitulé « HIGH FLIGHT » est l'officier pilote John Gillespie Magee Jr. qui est mort à l'age de 19 ans en service commandé durant la seconde guerre mondiale. Il fait parti des 17 000 hommes perdus par la Royal Canadian Air Force (R.C.A.F.) durant cette période. Pour mémoire, 104 000 soldats Canadiens sont tombés durant toutes les guerres...

 

Né à Shanghai, Chine, en 1922 de parents missionnaires, John MaGee Jr. rentre aux U.S.A. en 1939 afin de poursuivre des études supérieures dans la prestigieuse université de Yale. Cependant en 1940, à tout juste 18 ans, il s'engage dans les Forces Aériennes Canadienne (R.C.A.F.) et décroche son brevet de pilote. Il se qualifie sur le célèbre Supermarine Spitfire et en juillet 1941, est envoyé au sein du récent escadron de chasse N° 412 (N° 412 Fighter Squadron, RCAF) basé à Digby en Angleterre.

 

Il participa à de nombreuses missions aériennes au dessus de la France ainsi qu'à la défense aérienne de l'Angleterre contre les attaques régulières des bombardiers de la Luftwaffe (Battle of Britain). Il gagna le rang de Pilote Officier.

 

Le 3 septembre 1941, lors d'un essai en vol, John Magee poussa à haute altitude (30 000 ft) un nouveau modèle de Spitfire V. Tandis qu'il montait et tournoyait encore plus haut il fut saisie d'inspiration pour le poème - "To touch the face of God". Revenu au sol, John écrivit une lettre à ses parents avec ce commentaire : « Voici un poème que j'ai écris l'autre jour. Je l'ai commencé à 30 000 pieds et l'ai terminé peu après avoir atterri. » Au dos de la lettre il nota son poème, « High Flight ».

 

Trois mois plus tard, le 11 décembre 1941 (seulement 3 jours après l'entrée en guerre des États Unis d'Amérique) , l'officier pilote John Gillespie Magee Jr. trouve la mort à bord du Spitfire V Victor Zoulou Hotel lors d'une collision avec un bombardier anglais au dessus de Tangmere en Angleterre.

 

John Gillespie Magee Jr. est enterré au cimetière de l'église de Scopwick, dans le comté du Lincolnshire (England)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

N'en déplaise à certains, je le préfère en version originale:

Oh! I have slipped the surly bonds of Earth

And danced the skies on laughter-silvered wings;

Sunward I’ve climbed, and joined the tumbling mirth

of sun-split clouds, — and done a hundred things

You have not dreamed of — wheeled and soared and swung

High in the sunlit silence. Hov’ring there,

I’ve chased the shouting wind along, and flung

My eager craft through footless halls of air....

 

Up, up the long, delirious, burning blue

I’ve topped the wind-swept heights with easy grace.

Where never lark, or even eagle flew —

And, while with silent, lifting mind I've trod

The high untrespassed sanctity of space,

- Put out my hand, and touched the face of God."

 

Il y a aussi quelques vers de Baudelaire qui s'appliquent bien au vol à voile, par exemple:

 

L'albatros

 

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

 

A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d'eux.

 

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !

L'un agace son bec avec un brûle-gueule,

L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

 

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

 

Les fleurs du mal – Spleen et idéal (1859)

ou encore:

 

 

L'étranger

 

- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?

- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.

- Tes amis?

- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.

- Ta patrie?

- J'ignore sous quelle latitude elle est située.

- La beauté?

- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.

- L'or?

- Je le hais comme vous haïssez Dieu.

- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?

- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!

 

Petits poèmes en prose, I (1869)

Modifié par Stéphane
Stéphane Vander Veken
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

 

 

- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?

- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!

 

Petits poèmes en prose, I (1869)

 

Dans les années 70 (septante pour Stephane ;)) ,ces vers , ont servi de légende à une affiche 100x50 de la FFVV où l'on voyait un Squale (Wa 26) en vol d'onde au dessus d'une mer de nuages.

J'ai gardé cette affiche longtemps dans mon bureau , c'est une des meilleures pub que j'ai vu pour le planeur ,idéale pour rêver au boulot.

JNV , t'as peut etre une vue ?

Challes c'est de la balle !!!
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

"Souvenez-vous: Au-dessous des mers de nuages... C'est l'éternité"

 

"Je vole car cela libère mon esprit de la tyrannie des choses insignifiantes"

 

"On fait un travail d'homme et l'on connaît des soucis d'homme. On est en contact avec le vent, avec les étoiles, avec la nuit, avec le sable, avec la mer. On ruse avec les forces naturelles. On attend l'aube comme le jardinier attend le printemps. On attend l'escale comme une terre promise, et l'on cherche sa vérité dans les étoiles"

Antoine de Saint-Exupéry

 

 

 

"Une fois que vous aurez goûté au vol, vous marcherez à jamais les yeux tournés vers le ciel, car c'est là que vous êtes allés, et c'est là que toujours vous désirerez ardemment retourner."

Léonard De Vinci

 

 

Merci, Stéphane, effectivement, le poème de John Gillespie Magee Jr. est mieux en VO.

 

Et celui-ci, que je n'avais pas repéré:

http://www.planeur.net/index.php?option=com_content&task=view&id=185&Itemid=2

Modifié par THEO
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En onde

 

Après le tumulte des rotors endiablés,

j'atteins enfin le laminaire tant espéré.

Je calme ma monture; enfin apaisée,

elle se fait douce et câline.

Face au vent et au soleil couchant

immobiles dans cet azur époustouflant,

nous sommes comme suspendus

dans l'espace et le temps.


Quelques minutes d'éternité.

Modifié par jeando
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

http://www.reinhard-mey.de/start/texte/alben/icarev

Icare

Des abîmes, des torrents,
Des créneaux, des châteaux blancs,
Des chimères passent devant le hublot.
Des voiles de cheveux d‘ange
Caressent l‘aile et s‘effrangent,
Et dans un tourbillon renaissent à nouveau.

Je ne saurais décrire
Ce désir de m‘enfuir,
Qui me fait quitter la terre
Et sillonner les airs.
Est-ce pour chercher d‘autres dimensions?
Pour voir ce qu‘il y a là derrière l‘horizon?
Ou peut-être, comme Icare, pour m‘évader d‘une prison.

Sous les grêlons crépitants,
Les orages étourdissants,
Entrainé, ballotté dans la ronde effrénée.
Des aiguilles, des cadrans
Et des voix en nasillant
Me guident sûrement dans le ciel déchaîne.

Je ne saurais décrire...

Des lacs, des ruisseaux d‘argent,
Des bois au soleil couchant,
Les silhouettes des villes dans le soir d‘été.
Planer dans l‘air cajoleur,
En attérrissant l‘odeur
De foin coupé, le long de la piste éclairée.

Je ne saurais décrire...

 

Horizon pas net reste à la buvette (marin Breton)
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Comme d'habitude, je préfère l'original:

 

 

 

Ikarus


Reinhard Mey
Extrait de l’album : Ikarus (Odeon)

 

Weiße Schluchten, Berg und Tal,
Federwolken ohne Zahl,
Fabelwesen zieh‘n vor den Fenstern vorbei.
Schleier wie aus Engelshaar
Schmiegen sich beinah greifbar
Um die Flügelenden und reißen entzwei.

Manchmal frag‘ ich mich,
Was ist es eigentlich,
Das mich drängt aufzusteigen und dort oben meine Kreise zu zieh‘n,
Vielleicht, um über alle Grenzen zu geh‘n,
Vielleicht, um über den Horizont hinaus zu seh‘n
Und vielleicht, um wie Ikarus aus Gefangenschaft zu flieh‘n.

Hagelschauer prasseln grell
Und ein Böenkarussel
Packt das Leitwerk hart mit unsichtbarer Hand.
Wolkenspiel erstarrt zu Eis,
Ziffern leuchten grünlich weiß,
Weisen mir den Weg durchs Dunkel über Land.

Städte in diesiger Sicht,
Felder im Nachmittagslicht,
Flüsse zieh‘n silberne Adern durch den Plan,
Schweben in seidener Luft,
Im Landeanflug der Duft
Von frischgemähtem Heu um die Asphaltbahn.

 

Chanson à écouter sur Spotify : https://open.spotify.com/album/4J1BvVVMuRAsk8vro0ntd2

Stéphane Vander Veken
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Chanson pêchée dans le livre de Wally Kahn "A Glider Pilot Bold" (qui en contient bien d'autres):

 

 

The Ballad


Words by Pat Wood

Tune: The Airman's lament


A glider pilot bold was he

A maiden unsuspecting she

He landed one day near her home

Demanding tea and telephone

 

Her dainty heart had missed a beat

Steep turns at five and twenty feet

The field was very very small

The trees were very very tall


But there he was quite safe and sound

Her dainty heart it gave a bound

To see him stand so debonair

The answer to that maidens prayer


They dallied there for many hours

Among the birds and bees and flowers

And when at last the trailer came

Alas she'd lost her maiden name


What followed it is sad to tell

He drove away as darkness fell

And tho' devotion he did swear

He soon forgot that maiden fair


Till after many moons there came

A letter headed with the name

Of Swindle, Swindle, Son and Sinn

Solicitors of Lincoln's Inn.

 

Dear Sir, our client wishes us

To say that tho' she wants no fuss

500 smackers more or less

Will keep this matter from the Press


The moral you may clearly see

The ordinary flying fee

Is less expensive than you thought

Compared with other forms of sport

 

 

 

Stéphane Vander Veken
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 3 mois après...
  • 2 semaines après...

Ce n'est pas vraiment un poème, mais c'est tout de même un texte poétique:

 

 

HOMMAGE AU ZÉRO
J'ai eu pas mal d'occasions dans la vie de me trouver devant un zéro. Ecolier-pouvant-mieux-faire, j'en ai présenté quelques-uns, en reniflant, à la signature d'un père courroucé ou d'une mère gémissante. Plus tard, passé de l'autre côté de la barricade, il m'a fallu savoir le pourquoi de certains zéros et les apostiller, mon cœur paternel rempli de colère et d'inquiétude.
Vous aussi, sans doute, vous avez le souvenir de quelques zéros dont la joue vous a cuit, et qui vous ont gâché des jeudis et des dimanches, voire des vacances entières !
Zéros de travail, qui marquaient du rond rouge de la honte la lividité des copies blanches. Zéros de conduite que nos maîtres avaient, une fois pour toutes, pris l'habitude de nous asséner quand ils avaient cru découvrir en nous la brebis galeuse, le cancre indécrottable ou le plaisantin sournois, et qui nous rejetaient sans cesse dans les ténèbres extérieures de l'indiscipline.
Zéros provocateurs, à la gauche desquels, faussaires sans vergogne, nous ajoutions un chiffre 1, pour éviter des sanctions familiales qui, au contraire, s'en trouvaient multipliées.
Zéros pointés, superlatifs du néant !
Zéros dont le cercle, avec son petit nœud coulant, nous serrait la gorge d'angoisse !
Zéros, qui ont fermé tant de portes d'entrée !... Zéros, qui ont ouvert tant de portes de sortie !... Zéro maudit, rond infernal, cercle vicieux, combien de larmes avez-vous fait couler, combien d'échines avez-vous fait suer ?...
Zéro que nous avons haï, vous êtes maintenant notre espérance. Zéro qui compromettez le présent et l'avenir des écoliers, votre cercle représente, pour les vélivoles que nous sommes, une corbeille remplie de promesses !
Quand ça va de mal en pis, quand, dans une a atmosphère atone, tout semble vous abandonner, quand ça chute bêtement, irrésistiblement, quand le pilotage le plus soigné, l'invocation la plus fervente, le gros mot le plus gros restent sans effet... et que tout d'un coup, l'aiguille du vario se met à remonter vers le zéro, l’atteint et s'y maintient, tout cesse d'être perdu. L'espoir renaît. Un tour... deux tours… un tour encore... zéro toujours, zéro, zéro... Zéro ! ça n'est pas rien ! Zéro ! c'est quelque chose ! C’est magnifique, zéro !
Et je te fignole la spirale, et je te tiens la bille au milieu comme s'il y avait quelqu'un pour la voir... Zéro ! Ça va ! Le temps passe, on reste en l'air, la vie est belle ! Patience ! Courage ! Appliquons-nous ! Zéro toujours !
Le nuage là-bas, qui semblait inaccessible, approche tout doucement... Zéro de mon cœur, ne me lâche pas, tiens-moi jusqu'à ce qu'il arrive !
Le voilà, ça y est ! L'aiguille est remontée d'un poil... Zéro positif... mieux que positif... Plus cinquante !... un mètre !...
Sauvé!
Petite vie qui dure, salle d'attente des belles envolées, sursis précaire qui se transforme parfois en acquittement définitif, zéro sauveur, merci !
In Invitation au vol à voile de Janine et Georges BEUVILLE
Flammarion, Paris 1960
Stéphane Vander Veken
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
×
×
  • Créer...