Bonsoir MikeLima. Je vais tout de même répondre : je veux bien discuter de tout, et surtout de la pertinence de l'exemple que j'avais pris, mais de là à laisser des contre-vérités se promener en liberté... L'exemple de l'AMF n'était ... qu'un exemple. Il avait ceci d'éclairant, pour moi, qu'il était "extrême" dans la cohabitation entre un financement ultra-proportionnel avec des écarts immenses, et une absolue égalité dans le pouvoir de vote. Mais ce n'est en effet qu'un exemple et il y a sans doute un exemple par association, pas seulement dans le vol-à-voile. Cela étant précisé et pour en finir avec l'Association des Maires de France, deux précisions : 1- elle est reconnue elle aussi d'utilité publique et, comme la Fédé, assujettie au contrôle de " fonctionnaires sourcilleux" qui n'ont pas, jusqu'à présent, critiqué ce système. Sans doute, comme le dit justement MikeLima, que cela dépend des valeurs qu'on entend partager et qu'il y a de la place pour plusieurs modes opératoire possibles. Si l'AMF était en dehors des clous, compte tenu du rôle qu''elle joue, le Ministre de l'Intérieur se serait fait un devoir de réécrire ses statuts. 2- Elle n'est pas "opérationnelle" aux yeux de JP BAYART mais elle dénombre, de mémoire, une bonne trentaine de salariés qui prodiguent aux communes et communautés à jour de cotisation des conseils techniques très poussés et issus de techniciens qui sont, dans leurs domaines, des sommités. J'en parle d'autant mieux que je n'ai jamais travaillé pour l'AMF. Ces techniciens sont capables de tenir tête aux techniciens de l'Etat, ce qui permet à cette association de peser dans les débats, et de formuler des contre-propositions pour être constructive. Cette même association "qui n'a strictement aucun rôle opérationnel" organise tous les ans un congrès ou quelque 10 000 élus participent (petite logistique) et au cours duquel un dialogue plus formel avec l'Etat s'instaure et se développe. Le Maire lambda peut poser une question au Ministre. Les publications de l'AMF à destination de ses adhérents sont nombreuse, fournies et font référence. Mais qu'elle ait un "rôle opérationnel" ou non, est ce que cela doit nécessairement impliquer une gouvernance plutôt qu'une autre? égalitariste ou proportionnelle? Là je ne comprends pas le raisonnement de JP BAYART. Opérationnel = proportionnel , "non-opérationnel" = égalitaire? d'où sort cette règle ? A propos des députés, 60 millions d'habitants, 100 départements, donc 500 députés pour faire simple (577 en vrai) mais la Creuse n'en recense qu'un... Entièrement d'accord, l'Assemblée nationale représente le peuple, donc ses représentants sont élus dans des circonscriptions découpées au nombre d'habitants, pas au kilomètre-carré. il y a en revanche, depuis 1958, en France, presque à égalité avec l'Assemblée, un truc qui s'appelle le Sénat, qui lui représente les territoires et au sein duquel les campagnes, très dépeuplées par rapport aux villes sont représentées en tant que telles, et non en raison de leur population. Il a longtemps et souvent été question de le supprimer, mais il existe toujours, et travaille de façon plutôt moderne. Les institutions françaises, pour ne prendre que celles-là, sont plus compliquées qu'il n'y parait, et sont le fruit d'une longue histoire. Pour le plaisir, deux exemples maintenant. Mais juste pour le plaisir. Un que je ne connais que dans la théorie, et un autre que je connais dans la pratique. Dans la théorie : le mariage. "Chacun des époux contribue à raison de ses facultés respectives" à l'entretien du foyer. Mais l'autorité parentale est conjointe, d’après la loi (pendant le mariage, parce qu'après...) l'un paie plus que l'autre mais ne décide pas plus (dans la théorie). Dans la pratique: le club de planeur au sein duquel je vole. Il y a des pilotes qui font 300 kilomètres tous les samedis volables. D'autres, pas. Certains passent 30h par semaine à l'atelier, car retraités, ils ont du temps et surtout un investissement XXL, une envie de travailler, un sens réel et remarquable du dévouement. D'autres, pas : certains ont piscine, d'autres des courses hyper-importantes à faire, ... Certains volent depuis des décennies mais ne sont pas instructeurs parce que ... parce qu'ils préfèrent voler pour eux. D'autres deviennent instructeurs très vite pour que le club continue à assurer une formation, et ne volent plus jamais pour eux. Certains volent 100h -et donc financent beaucoup- quand d'autres peinent à dépasser les 20 ou 30h, et contribuent ainsi trois ou quatre fois moins à la bonne santé financière du club. Dans ce club chacun des adhérents a une voix, et une seule. Pourtant on pourrait en inventer, des coefficients, des paramètres, des correctifs, des seuils... mais chacun n'a qu'une voix. L'avantage pour le pilote Lambda, le poirot comme moi qui n'a pas 2000 heures c'est qu'il parle à des anciens pilotes de ligne, d'hélicoptères de combat, à des mécanos, des fibreurs avec lesquels il apprend beaucoup à l'atelier, à égalité en tant que membre du club. Pas de coefficient d'implication bénévole pendant le débriefing au bar, pas de coefficient de netcoupe lors des barbec's d'été. La bière, la cote de bœuf et l'immense plaisir de voler, de se retrouver et d'échanger ont, pour tous, le même gout. Comme tu dis, MikeLima, "tout dépend des valeurs que l'on veut partager" Enfin, je note avec intérêt que : L'état exige fort justement une organisation démocratique (voir ici) : L’agrément est notamment fondé sur l’existence de dispositions statutaires garantissant le fonctionnement démocratique de l’association, la transparence de sa gestion et l’égal accès des femmes et des hommes à ses instances dirigeantes. Où est la transparence, le fonctionnement démocratique, la transparence de sa gestion quand on essaie, à la hussarde et en loucedé, de changer le mode de calcul des pondérations juste avant les élections? "tout dépend des valeurs que l'on veut partager" Bien bonne nuit à toutes et tous, et bonne guérison à Stéphanie. Marco.