COMMUNICATION DES VELIVOLES DE FAYENCE Devant le concert cacophonique que suscite actuellement l'aérodrome de Fayence/Tourrettes, nous allons nous efforcer de faire sereinement le point de la situation. 1) L'état des lieux juridique : L'aérodrome de Fayence/Tourrettes est ouvert à la C.A.P. Il est depuis plus de 30 ans concédé au "Syndicat Mixte pour l'Aménagement et le Développement du Centre de Vol à Voile de Fayence/Tourrettes"( constitué par les communes de Fayence et de Tourrettes et par le Conseil Général du Var). Ce dernier vient d'en devenir désormais propriétaire dans le cadre d'une convention de transfert passée avec l'Etat. Le Syndicat Mixte a depuis toujours sous-traité la gestion de l'aérodrome à l'A.A.P.C.A., Club de Vol à Voile (association « Loi de 1901 » locataire de la plate forme), qui en est le principal utilisateur. 2) L'utilisation de l'aérodrome : Par delà l'utilisation principale et ancestrale par le vol à voile, l'aérodrome a toujours été fréquenté – étant ouvert à la C.A.P. – par d'autres utilisateurs occasionnels : Aéroclubs voisins, propriétaires privés d'avions légers, d'ULM, plus rarement d'hélicoptères. Cette fréquentation n'avait jamais soulevé la moindre difficulté de la part des gestionnaires, pas plus du reste, semble-t-il, que de l'environnement. Dans les années 90 cependant une demande d'implantation d'une École/ULM a été présentée. L'Administration de Tutelle (Aviation Civile) a dans un premier temps suggéré très fermement aux gestionnaires de rejeter cette demande ; le Chef du District aéronautique alors en fonction, prit du reste officiellement position pour un déclassement à usage restreint de l'aérodrome. Puis l'Administration fit ultérieurement procéder à une enquête de circulation aérienne qui conclut à la possibilité de ne baser à Fayence qu'un nombre très réduit d'ULM. Le Cabinet du Ministre confirma dès lors que si 2 ULM basés pouvaient être acceptés, il ne saurait cependant être question de l'exercice d'une activité d'école. C'est dire que, même pour notre Administration de Tutelle, la question n'était pas simple ! Les gestionnaires refusèrent donc l'implantation de cette Ecole, la plate-forme continuant cependant, tout naturellement, d'accueillir tous les utilisateurs (ULM compris bien évidemment). Par la suite, dans les premières années 2000, une nouvelle Ecole/ULM (société commerciale) s'implanta, de fait cette fois, sur l'aérodrome, contre le refus des gestionnaires qui furent d'ailleurs mis devant le fait accompli. Il est vrai que l'Administration de Tutelle était entre temps revenue sur ses avis antérieurs, considérant que l'expérience pouvait être tentée, et ce très probablement dans le but – certes louable – de ne fâcher personne ce qui, on le voit aujourd'hui, aboutit au résultat inverse. Les gestionnaires persistèrent à considérer, quant à eux, qu'accepter l'implantation d'une école (commerciale de surcroît), rendrait inéluctable la venue d'autres écoles de même type auxquelles, pour d'évidentes raisons d'équité, il ne serait pas possible de réserver un traitement différent. S'ensuivrait une saturation plus grande encore de la plate-forme et de son environnement, ce qui par delà d'évidents problèmes de sécurité, mettrait en péril sa survie même, risque que l'Aviation Civile avait expressément évoqué (cf Etude de Circulation Aérienne / 1997). Il importe ici de rappeler que les vélivoles, en présence des représentants de l'Administration de Tutelle, qui ne pourront pas ne pas s'en souvenir aujourd'hui, offrirent leur aide pour la recherche de solutions alternatives. 3) La situation actuelle : La prévision s'est hélas réalisée. D'autres Ecoles/ULM (jusqu'à 5 différentes) se sont à leur tour installées de facto sur l'aérodrome, fortes de "l'exemple" donné par la toute première, et ce dans des conditions relevant plus ou moins du bivouac. Par ailleurs, de nombreuses autres demandes ont été présentées aux gestionnaires, même si, à ce jour, leurs auteurs ont semble-t-il préféré attendre que la situation se décante, plutôt que de s'installer, eux aussi, sans aucune autorisation. Ajoutons à cela la venue désormais pluri-quotidienne d'hélicoptères de toutes origines. Le résultat ne s'est pas fait attendre : une levée de boucliers s'est manifestée dans l'environnement de l'aérodrome contre ce qui a été perçu comme un dérapage intolérable d'une situation plus ou moins bien contrôlée jusqu'alors. Soyons très clairs ! Les vélivoles sont parfaitement conscients d'être eux-mêmes les auteurs, bien malgré eux, de certaines nuisances. Cependant, grâce à la présence d'un interlocuteur unique, un équilibre précaire, fait de concertation, de mesures palliatives, de concessions réciproques, s'était instauré, qui est aujourd'hui menacé. 4) MAINTENANT ? La décision prise, bien évidemment sans enthousiasme, par le Syndicat Mixte de solliciter le déclassement de l'aérodrome ne peut en effet réjouir personne, et certainement pas les passionnés d'aviation que nous sommes. Il nous est cependant répété qu'il n'y a pas de solution intermédiaire qui par exemple permettrait de revenir à la situation antérieure, c'est-à-dire celle où des structures (notamment commerciales) n'étaient pas encore implantées sans autorisation sur l'aérodrome. La solidarité aéronautique que d'aucuns invoquent et que nous prônons nous aussi, notamment en ces temps difficiles pour l'aviation légère et sportive, doit-elle aboutir à un hara-kiri généralisé ? Qui en sortirait vainqueur ? En fait, la situation résulte aujourd'hui du comportement irresponsable de certains. S'ils avaient essayé de comprendre les motivations, purement aéronautiques, de leurs interlocuteurs, au lieu de tenter de "passer en force", à seule fin de satisfaire leurs intérêts purement commerciaux, nous n'en serions pas là. Et les propriétaires d'ULM et de tous autres engins volants, dont il tombe sous le sens qu'ils appartiennent tous à notre même grande famille aéronautique, ne s'interrogeraient pas sur le fait de savoir s'ils pourront encore venir se poser à Fayence/Tourrettes, d'où personne n'avait jamais songé à les chasser !!! COMMUNIQUE ADOPTE A L'UNANIMITE DES PRESENTS ET REPRESENTES DU COMITE DE DIRECTION DE L'AAPCA DANS SA SEANCE DU 17 FEVRIER 2007 PS : Pour notre part nous n'insultons personne, et respectons tout un chacun, ouverts que nous sommes à tous les Aviateurs de bonne foi et de bonne volonté.