www.planeur.net | www.netcoupe.net | www.volavoile.net
Aller au contenu

Plaisir Simple


Messages recommandés

lundi de pâques en ce début de printemps

 

J'arrive au terrain un peu avant midi, Tout est calme au club mais je sens une certaine effervescence dans les esprits.

 

Notre chefpi est dehors le nez en l'air, ça va être bon me lance-t' il, je vous le disais hier : la masse d'air va s'assécher: ça va donner.

 

Faut dire qu'on attend tous une bonne météo. La saison tarde à démarrer, les conditions sont plutôt molles pour un début de printemps et ça se ressent sur le nombre et la qualité des vols déjà réalisés. Aussi la météo relativement correcte de la journée du dimanche a été exploitée au mieux des possibilités de chacun : pour la première fois de l'année les 6 planeurs sont en l'air, et moi j'ai passé l’après midi en place arrière du brave Yankee Hotel à faire voler les élèves des pilotes d'avion en conversion planeur. quel sacerdoce que la fonction d'ITP dans un petit club de vol à voile .

 

Mais ce lundi s'annonce bien : la visi est excellente, les températures sont supérieures à 20 °C, le vent de nord est faible et la masse d'air est froide et instable.

 

Y a du monde, du coup la sortie des planeurs et la mise en piste se font promptement. Le pégase m'est affecté. Je profite de ma prévol pour me mettre dans mon vol. Tout en faisant le tour de mon planeur, je retisse les liens invisibles unissant tout vélivole avec sa machine. Ces ailes fines et tendues, ce fuselage profilé comme une pointe de flèche, à moi d'être à la hauteur des performances permises par une telle machine volante. Dieux que cette machine est superbe. J'attends depuis des mois ce meoment di'ntimité avec le vol pour avoir qu'une suel intention : voir du pays.

 

Je suis deuxième dans l'ordre du décollage. Y a du monde pour assurer le travail de piste, aussi je m'isole déjà dans ma bulle temporelle. Je prends le temps de m'installer, je me sangle et je me concentre : Je suis déja en vol du moins mentalement, j'observe le ciel, j'écoute la fréquence du club voisin ou les planeurs prennent l'air les uns apres les autres.

 

Certains annoncent même qu'ils ont du mal à accrocher, un coup d'oeil sur les cumulus déja bien formés me rassurent sur la bonne disposition du jour de de notre montagne.

 

Puis d'un coup le temps s'accélère : le remorqueur prends le tour de piste et se pose devant nous.En deux temps trois mouvements le biplace deavnt moi est mis en l'air. c'est mon tour, je verrouille la verrière, échange radio avec le remorqueur, coup d'oeil au vent et controle visuel autour du planeur, pouce en l'air et vlan me voilà à + 5 m/s derrière les 235 CV de ce vieux MS893 qui a fait son temps et que le monde du vol à voile a du mal à remplacer .....

 

Le pilote remoqueur ne se pose pas de questions il m'emmène directement sous le Marianne à 3 kms au NE du terrain.

 

Je me marre tout seul dans mon cockpit, pensant au malheureux pilote de bois et toile aprrès moi qui va faire le bandeau de plage tiré derrière les 235 CV du remorqueur...

Le remorqueur se met en virage dans la pompe, c'est sur ça monte, clongue je largue, je dégage, un tour de sécurité pour vérifier la position de l'avion et j'enroule, un coup de radio : " Merci c'est cool."La pompe est bonne , mon pilotage un peu moins. J'ai pas volé sur Pégase depuis plus de 8 mois et je vole un peu trop vite, apres qq tours de spirale ça va mieux?

 

Je me hisse sans peine à 1600m QNH et je prends la porte de sortie du local de mon terrain. J'arrive à 200 mètres au dessus des crêtes. Elels donnent comme un bon jour ( normal c'en est un): une pompe puissante et turbulente.Je me sens vraiment bien, je fais corps avec ma machine au point d'en oublier sa présence , à cet instant je ne suis pas encore un oiseau mais déja plus un homme, juste un aviateur d'une espèce un peu particulière : un vélivole, un malheureux qui ne prends de plaisir en vol que sans moteur. Le Bugey donne de gros cumulus épais et puissants, certains sont d'un noir menaçant, faudra qd meme faire gaffe aux cunimbs. Du coup je ne perds pas de temps à faire le plafond : j'ai décidé de voir un peu de pays, aussi je vais m'y tenir. Je me jette sous la rue qui nait au niveau des cretes à 2000 QNH, à cette altitude de curé le Grand Colombier me tends les bras. Je laisse derriere moi le local et je calle mon Mac cready, on en fait du chemin en planeur à 140 km/h...Pas mal, je suis content de moi.

Le Colombier tient ses promesses, presque trop même.... le noir peu engageant du nuage allume les voyants de mon tableau de bord mental. Les ailes souples de mon Pégase encaissent le + 4 de l'ascendance sans broncher et je grimpe l'echelle plein pot. Le puzzle du ciel se met en place et tout en spiralant je visualise un cheminement qui va me porter du local de Belley au local de Challes par le nord du Lac du bourget via Rumilly avec demi tour possible en cas de soucis de raccrochage ou poursuite par Cognin et le Chat.

 

Plafond au Colombier et me voila en transition vers un gros Cum un poil après Rumilly. On m'appelle à la radio , je me situe et donne mes intentions , l'ecahnge se conclut sur un " Fait gaffe au retour"..., serais je trop confiant dans mes capacités?, je me remets dans mon vol, Le temps d'arriver sous le cumulus visé, de centrer l'ascendance et de grappiller quelques 300 mètres et voila que le ciel me tombe sur la tête : le nuage se met à lacher de la pluie à grosses gouttes, je le paye illico au vario aïe... Y'a longtemps quelque part au dessus des plaines du coté de Moulins alors jeune pilote, fraîchement lâché campagne, une grosse pluie en LS1D sous un gros Cum s’était terminé en vache, c'est marrant comme les choses vous reviennent en mémoire ....

 

Pas de panique j'ai de l'altitude, je suis largement en local de Belley, et je peux faire demi tour. Il faut juste pas trainer longtemps ici. Je me remémore les commentaires de mon instructeur de l'époque : planeur mouillé planeur posé à propos de ma premiere vache de ma vie de vélivole.j'évacue ces mauvaises pensées d'un revers d'aile tout en m'échappant du vilain gros nuage qui voulait pas de moi et je vais me refaire sous des barbules naissantes à la verticale de Belley. Les bauges ne seront pas pour moi n ce totu début de printemps tant pis. Mes barbules de Belley me remontent assez pour envisager sereinement la suite. J'ai pas cogité longtemps : les rues du bugey sont encore là elle n'attendent que moi. Sur ma vacation radio je renseigne le starter sur mes intentions d'aller voir si les cumulus de bourgs sont aussi beau que ceux de savoie,...

Je souffle un peu, juste le temps de saluer les anciens dans le Twin ainsi que le cirrus resté en local et cap au nord plein pot.

 

Là ou je suis on a droit à FL115 mais un peu plus loin le couloir entre les TMA de Lyon et de Genève descends rapidement vers FL75 voir FL65 sur les pentes ouest le long du rhone donc pas question de traîner longtemps aux 2200 m QNH que permettent les bases aujourd'hui. Mais qu'à cela ne tienne la convection est bien organisée et une autoroute à planeur est en place pile dans le couloir entre les TMA. Je salue Jean-Marc en Cirrus par un battement d'aile (espérant secretement qu'il va m'accompagner sur un petit bout de chemin) et je lache la bride à mon fier coursier ailé. Je chemine sans avoir besoin de spiraler à peine 400 metres au dessu du sol, situaiton claissque dans le bugey... Je passe Corlier ou il me semble que les gaziers tondent la pelouse. quelle drôle d'idée que d'aller planter une piste à cet endroit...m'enfin c'est un bon point de repère et l'atterrissage sur la piste à forte pente donne des sensations aux pilotes d'avion habitués au confort d'un tour de piste mécaniquement exécuté. Je vole quelques minutes avec un pégase militaire d'Amberieu et distingue vaguement ce qui me semble être un Janus qui se glisse bas vers les cretes. Le trou bleu sans nuages en direction de Bourg fait que je me ravise qd à mon prochain point de virage : je reste sur les reliefs jusqu' Nantua limite de ma carte aéro du jour (ça m'apprendra à me contenter de la carte VAV alpes et d'une carte routiere IGN ). Besançon est possible aujourd'hui....plus tard dans la saison surrmeent avec un peu plsu d'entrainement.... Je vire nanthua et tout en visualisant mon cheminement du retour, je me rends compte que l'horizon semble bien noir et bien bouché par les gros Cum limite congestus qui me matérialisent la route de retour. Un contact radio avec les copains restés en local me rassure sur l'absence de pluie entre moi et le terrain. Le plané de la branche retour va être jouissive. Les cumulus se sont développés et constituent une rue ininterrompue de plus de 50 kilometres. je longe la TMA de geneve laissant Corlier légérement à ma droite et Hauteville à ma gauche. Le pégase accélère comme une fusée et je m'enquille la rue à plus de 160 km/h. J'applique les règles fondamentales du vol sur la campagne : apprendre à bien cheminer, à biien observer, apprendre à savoir prendre son temps à "travailler une bonne ascendance" pour pouvoir en gagner après et avancer, avancer, toujours.

 

Bref 160 km/h à la pendule et zero au vario sur 40 bornes c'est plutot efficace comme euphorisant. Arrivé au bout de la rue de nuages un peu avant Belley sous le dernier cumulus de l'autoroute, je plante le nez du Pégase dans le ciel. Les effets conjugués de la ressource dans du + 4 me satellisent. Je n'ai plus qu'à me laisser glisser pépère vers la dent du chat histoire de clôturer se premier vrai vol solo de la saison, loin du baquet arriere du bipalce école et du pilotage encore peu assuré de mes élèves . Bien vissé dans ma pompe , vertical le relais de télévision du chat, je profite du paysage sur nos belles montagnes que m'offre ma situation et de l'eclairage fabuleux de cette fin d'apres midi de printemps

 

Fin d'apres midi, le pégase s'immobilise délicatement sur le coté de la piste, je reste quelques longues secondes encore brêlé à ma machine histoire de ressentir encore quelques instants la sensation de plaisir pur que procure le vol sans moteur. Au moment de quitter ma fringante machine les quelques mots d'un aviateur célèbre raisonnent en écho dans ma tête :

" L'école de la vie est dans le ciel, il y est enseigné la rigueur, la patience, l'humilité , l'autonomie et le bonheur"

 

un vélivole rhone alpin .

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
×
×
  • Créer...